La rentrée des classes à Mayotte, initialement prévue le 13 janvier, a été perturbée par une grève et des conditions de retour aux études très dégradées suite au passage du cyclone Chido.
À Mayotte, les élèves ont repris le chemin de l’école le 27 janvier, six semaines après le cyclone Chido, dans un contexte particulièrement difficile. La rentrée, déjà reportée à plusieurs reprises, a été marquée par une grève des enseignants et des infrastructures scolaires endommagées.
Le cyclone Chido, suivi de la tempête Dikeledi, a causé des dégâts considérables sur l’île, obligeant les autorités à repousser la date de rentrée initialement fixée au 13 janvier. Malgré les appels à un nouveau report, l’académie a maintenu son calendrier, soulignant l’importance de maintenir le lien pédagogique avec les élèves pour ne pas compromettre leur réussite aux examens.
Le matin du 27 janvier, des scènes de désorganisation étaient visibles : devant le collège de Labattoir à Petite-Terre, plus d’une centaine d’élèves attendaient de pouvoir entrer dans un établissement incapable d’accueillir tous les niveaux simultanément en raison des dommages subis. Les élèves, comme Rabouan, ont exprimé leur désarroi face à la situation : « Je n’ai même plus de cahiers. Le cyclone les a emportés », a-t-elle confié.
Pour les enseignants, cette journée a été l’occasion de faire un point sur la situation des élèves, de recenser leurs besoins et de tenter de remettre en route le processus éducatif. « Nous allons aussi recenser les élèves, savoir de quoi ils ont besoin », a expliqué Seth Ratandra, professeur d’éducation musicale.
Cependant, cette reprise a été entachée par une grève d’un millier d’enseignants, selon les syndicats, qui protestaient contre ce qu’ils considèrent comme une rentrée « bâclée ». Les conditions de sécurité n’étaient pas assurées, et plusieurs écoles ont dû rester fermées, notamment à Iloni. Le ministère de l’Éducation nationale a promis un approvisionnement progressif en fournitures scolaires et en mobilier.
Le Premier ministre François Bayrou a exprimé sa gratitude envers le personnel enseignant de l’île, reconnaissant les efforts déployés dans un contexte très difficile. Avant même le cyclone, le système scolaire mahorais était déjà en souffrance, avec des infrastructures saturées et des besoins de rénovation urgents, selon un rapport de la chambre régionale des comptes de 2022.
Malgré les difficultés, certains parents ont accueilli cette rentrée avec soulagement, conscients de l’importance de la continuité éducative. D’autres, face à la situation critique, ont choisi de scolariser leurs enfants hors de l’île, notamment à La Réunion.
La visite des ministres des Outre-mer et de l’Éducation nationale prévue pour la semaine suivante témoigne de l’attention portée à cette crise éducative, avec la mise en place de cellules d’écoute psychologique et de services d’assistance téléphonique pour soutenir élèves et enseignants dans cette période troublée.