Monde
Pakistan: au moins 40 morts dans un double accident ferroviaire
Au moins 40 personnes ont été tuées et des dizaines blessées, certaines toujours prises au piège sous les débris métalliques, dans un déraillement suivi d’une collision avec un autre train de passagers, lundi matin dans le Sud du Pakistan.
Plusieurs heures après, les secours appelés sur place s’employaient toujours à libérer des passagers prisonniers des épaves des convois près de la ville de Daharki, dans le Nord de la province du Sind, a rapporté un porte-parole des Pakistan Railways.
Le double accident s’est produit vers 03H30 locales, à une heure où la plupart des 1.200 passagers des deux trains devaient vraisemblablement dormir.
Le premier train a déraillé avant d’être percuté par un autre train arrivant en sens inverse, selon le porte-parole.
« Nous sommes tombés les uns sur les autres mais rien de grave », a raconté Akhtar Rajput, passager du Millat Express qui a déraillé. « Puis un autre train surgi de nulle part nous a percutés et ca nous a bien plus fortement secoués. Quand j’ai repris les esprits, j’ai vu des passagers gisant autour de moi, d’autres essayant de s’extraire du wagon ».
Le Millat Express reliait le grand port de Karachi à la ville de Sardogha quand il a déraillé, glissant sur les voies du Sir Syed Express qui arrivait en sens contraire de Rawalpindi.
Selon le ministre de l’Information, Fawad Chaudry, les deux accidents se sont produits à quelques minutes d’intervalle.
« J’étais désorienté, j’essayais de comprendre ce qui nous arrivait quand l’autre train nous a percutés » a confié Shahid, un autre passager.
Un responsable de la police de Daharki, Umar Tufail, a déclaré qu’au moins 40 personnes avaient été tuées et des dizaines d’autres blessées.
« Une des voitures est couchée sous la locomotive et nous pouvons voir trois corps piégés à l’intérieur », a-t-il précisé, ajoutant que deux autres corps au moins avaient été repérés ailleurs, « ce qui nous laisse craindre que le bilan continue de monter ».
Des images diffusées par des télévisions locales ont montré des médecins posant une perfusion sur un homme, conscient, dont seul le torse émergeait du chaos.
« Le site (de l’accident) est excentré et nous avons des difficultés à organiser les secours », notamment pour acheminer sur place les équipements appropriés afin de dégager au moins six wagons détruits dans l’accident, a expliqué de son côté le porte-parole des Pakistan Railways.
L’armée en renfort
Le président de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes, le général Akhtar Nawaz Satti, a annoncé sur la chaîne de télévision privée ARY que l’armée et des forces paramilitaires stationnés sur des bases à proximité s’étaient portés au secours des accidentés.
Des villageois sont également venus en foule sur place pour tenter de venir en aide aux blessés, selon les images de médias locaux.
L’accident s’est produit dans un secteur reculé de la province sur une portion de voies ferrées traversant de riches terres agricoles.
Gul Mohammad, un ambulancier dépêché par une fondation privée, joint au téléphone, a expliqué que les mauvaises communications dans ce secteur compliquaient la coordination des secours.
Selon le ministre de l’Intérieur Sheikh Rashid, ancien ministre chargé des transports ferroviaires, les voies sur lesquelles l’accident s’est produit dataient de 1880.
Un responsable de la police a assuré pour sa part avoir déjà alerté les autorités sur le « danger » de ces voies.
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan s’est dit « sous le choc » et a promis une enquête exhaustive: « J’ordonne une enquête complète sur les manquements à la sécurité des chemins de fer », assurait lundi son compte Twitter officiel.
Les accidents ferroviaires sont fréquents au Pakistan qui a hérité de milliers de kilomètres de voies et des trains de l’époque coloniale, sous l’empire britannique. Mais leur entretien a été négligé au fil des années.
En 1990 dans la province du Sind, une collision ferroviaire avait tué plus de 300 personnes et blessé 700 autres près de la ville de Sukkur quand un convoi bondé de seize wagons s’était écrasé contre un train de marchandises.
Plus récemment, en octobre 2019, au moins 75 personnes avaient trouvé la mort dans l’incendie de leur train qui se rendait de Karachi à Rawalpindi.
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Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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