Planète
Un paysan péruvien contre un géant allemand : la justice climatique à l’épreuve
Un agriculteur des Andes défie le groupe RWE en justice, dans une affaire qui pourrait redéfinir la responsabilité des entreprises face au réchauffement planétaire.
Un verdict historique est attendu en Allemagne dans le cadre d’une procédure judiciaire inédite. Saul Luciano Lliuya, un paysan péruvien, accuse le géant énergétique RWE de contribuer à la menace qui pèse sur son village, exposé à des inondations en raison de la fonte accélérée d’un glacier andin. L’enjeu dépasse les frontières : il s’agit d’établir si une multinationale peut être tenue pour responsable des conséquences locales de ses émissions de CO2 à l’échelle mondiale.
L’affaire repose sur un calcul audacieux. Le plaignant et ses soutiens estiment que RWE, à travers ses activités industrielles, serait à l’origine de 0,38 % des émissions globales de gaz à effet de serre depuis l’ère préindustrielle. Ils réclament donc une participation financière proportionnelle aux mesures de protection nécessaires pour sécuriser la région de Huaraz, où la montée des eaux du lac Palcacocha représente un danger croissant.
Les débats ont mis en lumière des divergences scientifiques. Certains experts évaluent à 1 % le risque d’une catastrophe dans les trois prochaines décennies, tandis que d’autres contestent ces projections, jugées trop optimistes face à l’accélération du dérèglement climatique. L’équipe juridique du Péruvien a également dénoncé des conflits d’intérêts potentiels chez l’un des témoins techniques, sans obtenir gain de cause.
Cette bataille légale, entamée en 2015, a déjà marqué un tournant lorsque la cour d’appel de Hamm a accepté d’examiner le recours, après un premier rejet par le tribunal d’Essen. Pour les défenseurs de l’environnement, une décision favorable créerait un précédent majeur, renforçant le principe de « justice climatique » qui vise à faire assumer aux pollueurs historiques leur part de responsabilité dans les dégâts subis par les populations vulnérables.
RWE, de son côté, rejette toute culpabilité directe, arguant que ses activités respectent scrupuleusement les réglementations en vigueur. Le groupe met en garde contre un effet domino : si cette action aboutit, toute entreprise émettant du CO2 pourrait théoriquement être attaquée pour des événements météorologiques extrêmes survenus à l’autre bout du monde.
Quel que soit le verdict, l’affaire aura mis en lumière les limites du droit face à l’urgence écologique. Comme le soulignent les avocats du plaignant, même un échec juridique pourrait servir de tremplin en clarifiant les obstacles légaux à surmonter pour obtenir réparation. Une chose est sûre : ce procès symbolise la montée en puissance des revendications climatiques portées devant les tribunaux, où les citoyens ordinaires osent désormais défier les plus puissants acteurs économiques.
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