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Un écrivain algérien condamné : Kamel Daoud dénonce une « douche froide » pour la liberté d’expression

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La confirmation de la peine de prison contre Boualem Sansal suscite l’indignation, tandis que Kamel Daoud déplore une instrumentalisation politique.

L’annonce du verdict confirmant la condamnation à cinq ans de prison de l’écrivain Boualem Sansal a provoqué une vive réaction chez son confrère Kamel Daoud. Ce dernier, également auteur franco-algérien, a qualifié cette décision de « douche froide », exprimant son inquiétude quant à l’état de santé du romancier octogénaire, atteint d’un cancer et déjà incarcéré depuis plusieurs mois. La cour d’appel d’Alger a maintenu la peine initiale pour « atteinte à l’unité nationale », une accusation liée à des propos controversés sur les frontières héritées de la colonisation.

La France, qui avait réclamé à plusieurs reprises la libération de Sansal, a fait part de son désaccord avec ce jugement, tout en espérant une éventuelle clémence présidentielle. Daoud a cependant souligné l’unanimité des médias algériens dans leur couverture de l’affaire, y voyant le signe d’une ligne éditoriale dictée par les autorités. Selon lui, cette uniformité témoigne d’une volonté politique de museler toute voix dissidente.

L’auteur du « Meursault, contre-enquête » a également évoqué les attaques dont il fait lui-même l’objet, tant en Algérie qu’en France. Visé par des mandats internationaux et des poursuites judiciaires, il dénonce un harcèlement systématique lié à ses prises de position critiques. Une plainte pour violation de la vie privée, déposée par une ancienne patiente de son épouse, alimente une polémique autour de son dernier roman. Daoud rejette ces accusations, estimant qu’elles relèvent davantage d’une instrumentalisation politique que d’une véritable démarche judiciaire.

Pour l’écrivain, ces affaires illustrent un climat de répression croissant contre les intellectuels en Algérie, mais aussi les ambiguïtés de certains discours en France. Il appelle à une meilleure compréhension des enjeux politiques derrière ces procès, rappelant que la censure et la persécution des artistes restent l’apanage des régimes autoritaires.

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