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Ukraine : échec de l’évacuation de civils à Marioupol, Odessa bientôt bombardée selon Zelensky

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L’évacuation de civils du port ukrainien de Marioupol, assiégé par les troupes russes, a de nouveau échoué dimanche, tandis que l’Ukraine a dit craindre une offensive sur la cité portuaire d’Odessa, sur la Mer noire, malgré l’intensification des efforts diplomatiques.

Au 11e jour de l’invasion russe de l’Ukraine, plus d’1,5 million de personnes ont déjà fui le pays, selon l’ONU. Des centaines de civils ont été tués et aucun signe d’accalmie n’apparaît.

Au contraire, la Russie « se prépare à bombarder Odessa », un port de près d’un million d’habitants, a accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dénonçant un potentiel « crime historique » contre cette ville cosmopolite, toute proche de la frontière moldave où affluent les réfugiés.

Dans le sud-est du pays, à Marioupol, sur la mer d’Azov, « au milieu de scènes dévastatrices de souffrances humaines, une deuxième tentative aujourd’hui de commencer à évacuer quelque 200.000 personnes de la ville a été interrompue », selon un communiqué du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Ce couloir humanitaire devait s’ouvrir dès 12H00 locales (10H00 GMT) pour permettre l’évacuation de civils jusqu’à la ville de Zaporojie, à environ trois heures de route, selon la municipalité de Marioupol.

Mais « la colonne pour évacuer la population civile n’a pas pu sortir de Marioupol car les Russes ont regroupé leurs forces et commencé à bombarder la ville », a déclaré sur Facebook Pavlo Kirilenko, gouverneur ukrainien de la région.

En matinée, le commandant séparatiste prorusse Edouard Bassourine, a accusé, cité par l’agence russe TASS, les troupes ukrainiennes de ne pas respecter le cessez-le-feu temporaire.

Marioupol est sous « blocus humanitaire » avec des « milliers de blessés » à la suite de bombardements russes, a affirmé samedi soir son maire Vadim Boïtchenko, sur Youtube.

La situation y est « catastrophique »: ses 450.000 habitants n’ont ni eau ni nourriture, ni chauffage ni électricité, selon Laurent Ligozat, de l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

La chute de Marioupol serait un tournant dans l’invasion russe, lancée le 24 février.

Elle permettrait la jonction entre les troupes en provenance de la Crimée annexée, qui ont déjà pris les ports clés de Berdiansk et de Kherson, et celles du Donbass. Ces forces consolidées pourraient ensuite remonter vers le centre et le nord de l’Ukraine.

Kiev en ligne de mire

Dans le centre du pays, l’aéroport de Vinnytsia a été « complètement détruit » par des frappes russes, selon M. Zelensky. En matinée, le ministère russe de la Défense avait annoncé avoir détruit l’aérodrome militaire de Starokonstantinov, à 130 km au nord-est.

Les soldats russes se rapprochent également de Kiev, où ils rencontrent une résistance tenace.

Si la capitale a été épargnée dans la nuit de samedi à dimanche par les bombardements, d’intenses combats ont lieu dans sa périphérie, selon l’administration régionale ukrainienne. « Ils bombardent les zones résidentielles –écoles, églises, grands immeubles, tout », se désole Natalia Dydenko, une comptable de 58 ans, qui fuit Irpine, non loin de Kiev.

A Bilogorodka, à 25 km à l’ouest de la capitale, des soldats ukrainiens surveillent un pont entièrement miné, le dernier encore debout menant à Kiev. « Si on voit des Russes avancer, nous le ferons sauter (…) avec le plus de chars ennemis possible », assure l’un d’eux.

Selon l’administration ukrainienne, les combats continuent aussi à Tcherniguiv, ville à 150 km au nord et pilonnée depuis plusieurs jours par l’aviation russe, devenue un paysage de dévastation.

Moscou avait évoqué mercredi la mort de 498 soldats russes et 2.870 morts côté ukrainien. Kiev fait état dimanche de plus de 11.000 soldats russes tués, sans révéler ses propres pertes militaires. Des chiffres impossibles à vérifier de manière indépendante.

Pour sa part, l’ONU a confirmé la mort de 351 civils et plus de 700 blessés, un bilan qui est « sans doute bien plus élevé car les vérifications sont en cours ».

L’armée ukrainienne a annoncé une « contre-offensive » de ses troupes dans la région de Kharkiv (est), dans le collimateur depuis plusieurs jours des troupes russes.

« Toute tentative de l’ennemi de pénétrer » à Kharkiv a échoué et ses convois militaires ont été « entièrement détruits », a affirmé le maire de la ville, Oleg Synegoubov.

L’exode se poursuit

La cohue règne dans les gares des villes menacées par l’armée russe, femmes et enfants cherchant à partir après des adieux déchirants avec leurs maris et pères restant pour se battre.

« Nous envoyons nos femmes et nos enfants à Lviv, peut-être plus loin, et nous restons ici (…) c’est une situation horrible », confie à Dnipro (centre) Andrey Kyrytchenko, un maçon de 40 ans.

Selon l’ONU, plus de 1,5 million de personnes se sont déjà réfugiées à l’étranger depuis l’invasion de l’Ukraine, et plus d’un million sont déplacées à l’intérieur du pays.

Cet exode suscite une forte mobilisation, notamment dans les Etats voisins comme la Moldavie, où le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se trouvait dimanche, après s’être rendu samedi en Pologne. Washington compte mobiliser 2,75 milliards de dollars (2,51 milliards d’euros) pour cette crise humanitaire.

En outre, les Etats-Unis travaillent de manière « très, très active » sur un accord avec la Pologne pour l’envoi d’avions de guerre à l’Ukraine, selon M. Blinken, alors que M. Zelensky en réclame depuis plusieurs jours.

Efforts diplomatiques

Sur le front diplomatique, Vladimir Poutine s’est entretenu dimanche par téléphone pendant 1H45 avec son homologue français Emmanuel Macron, à l’initiative de ce dernier. Aucun détail n’a filtré pour l’instant de cette conversation.

Samedi, le président russe avait reçu pendant près de trois heures le Premier ministre israélien Naftali Bennett, qui avait proposé sa médiation.

« Même s’il y a peu de chances de réussite, (…) je vois comme un devoir moral de tout tenter », a affirmé dimanche Naftali Bennett, qui a tenu la veille une discussion téléphonique avec M. Zelensky, avant de se rendre à Berlin pour rencontrer le chancelier allemand Olaf Scholz.

Et M. Poutine a aussi discuté dimanche avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a réclamé un « cessez-le-feu général urgent » en Ukraine.

Selon les autorités ukrainiennes, une troisième session de négociations avec les Russes aura lieu lundi, bien que les chances d’un accord paraissent infimes.

De son côté, Vladimir Poutine a averti samedi considérer « comme une participation au conflit armé » la mise en place par tout pays d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine.

L’Otan s’y refuse pour l’instant, de peur de se retrouver entraînée dans un affrontement direct avec la Russie.

Les sanctions occidentales, qui affectent lourdement le secteur économique et financier russe, « s’apparentent à une déclaration de guerre », a aussi affirmé le président russe.

Si elle ne se plie pas à ses exigences, l’Ukraine pourrait perdre son « statut d’Etat », a-t-il aussi menacé. Moscou réclame notamment un statut « neutre et non nucléaire » pour le pays et sa démilitarisation, ce que Kiev, qui souhaite adhérer à l’Union européenne et à l’Otan, juge inacceptable.

Arrestations en Russie

Les entreprises étrangères continuent massivement de quitter la Russie. Dernières en date: les géants américains des cartes bancaires Visa et Mastercard, qui ont annoncé samedi la suspension de leurs opérations en Russie. Les cartes Visa et Mastercard émises par les banques russes ne fonctionneront plus à l’étranger, et inversement.

Le système de paiement PayPal a lui aussi suspendu ses services en Russie.

En Russie, la Banque centrale a demandé dimanche aux banques de ne plus publier leurs bilans financiers. Le rouble s’est effondré après l’instauration des sanctions internationales contre Moscou et certaines des plus grandes banques russes ont été coupées du système interbancaire international Swift.

Les autorités russes multiplient les mesures tous azimuts pour freiner la fuite des capitaux et craignent l’apparition d’un marché noir alimentaire.

La compagnie aérienne Aeroflot a pour sa part annoncé la suspension de ses vols internationaux à partir du 8 mars. Le régulateur de l’aviation russe, Rossaviatsia, a recommandé à toutes les compagnies du pays de cesser les vols vers l’étranger afin d’éviter la saisie de leurs appareils.

Malgré une omerta dans les médias russes sur la guerre en Ukraine imposée par les autorités, des manifestations se tiennent en Russie, menant à l’arrestation dimanche de plus de 2.500 personnes dans 44 villes, selon l’ONG russe OVD-Info, qui signale que plus de 10.000 personnes ont été interpellées depuis le 24 février.

En signe de soutien avec l’Ukraine, les manifestations se multiplient aussi à travers le monde, avec entre autres des dizaines de milliers de personnes réunies dans les capitales européennes.

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Europe

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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Europe

Irlande : Scènes de chaos à Dublin après une attaque au couteau sur des enfants

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Irlande : Scènes de chaos à Dublin après une attaque au couteau sur des enfants

Des heurts violents attribués à des groupes d’extrême droite ont éclaté jeudi soir à Dublin, suite à une attaque au couteau survenue en début d’après-midi. Cette attaque, qui a laissé plusieurs personnes blessées, dont trois enfants, a été déclarée non terroriste par la police.

La soirée a été marquée par des scènes de chaos : des véhicules incendiés, dont une voiture de police et un bus, ainsi que des magasins pillés. Le calme n’est revenu que tard dans la nuit, après que le superintendant en chef Patrick McMenamin a qualifié les événements de « sauvagerie gratuite ». Heureusement, aucun blessé grave n’a été signalé malgré les confrontations violentes avec les forces de l’ordre.

Au cœur des troubles, des pancartes proclamant « Irish Lives Matter » et des drapeaux irlandais ont été aperçus, témoignant d’une tension inédite depuis des années. Ces incidents ont éclaté dans un quartier abritant une importante population immigrée, sur fond de rumeurs concernant l’origine de l’agresseur présumé.

Le commissaire Drew Harris a souligné le rôle d’une « faction de hooligans dingues » mus par une idéologie d’extrême droite, tout en mettant en garde contre les « rumeurs » et « insinuations » diffusées à des fins malveillantes.

La ministre de la Justice Helen McEntee, dans un appel au calme, a condamné fermement ces actes et promis une réponse sévère contre toute attaque envers la police.

L’enquête, menée par la police locale sous la direction de Liam Geraghty, s’oriente vers une attaque isolée, écartant tout motif terroriste. Le Premier ministre Leo Varadkar, tout en annonçant l’arrestation d’un suspect, a exprimé sa solidarité avec les victimes et leurs familles.

Les faits, qui se sont déroulés près d’une école, ont laissé une femme et une petite fille grièvement blessées, tandis qu’un garçon de cinq ans a pu être libéré de l’hôpital.

Cet événement soulève de nouvelles questions sur la montée de l’extrémisme et de la violence urbaine en Irlande, dans un contexte de crise du logement et de discours anti-immigration alimentés par des figures d’extrême droite.

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Europe

Pays-Bas : large victoire de l’extrême droite aux législatives

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Pays-Bas : large victoire de l'extrême droite aux législatives

Porté par un discours anti-immigration, le parti de Geert Wilders s’est imposé dans les urnes mercredi. Un séisme électoral qui risque d’être ressenti dans toute l’Europe.

Une victoire monstre et une situation bloquée : le populiste de l’extrême-droite, Geert Wilders, a réussi un exploit. Le leader (et seul membre) de son parti PVV (Parti de la Liberté) a, selon les sondages à la sortie des urnes, gagné les élections législatives aux Pays-Bas, et aura probablement 37 sièges (une augmentation de 18 par rapport à l’Assemblée actuelle) sur 150. Le bloc de gauche GL-PvdA obtiendra 25 sièges pour devenir le deuxième plus grand parti. Le VVD, de loin le plus important parti lors des élections précédentes, recule fortement et devrait terminer à 24 sièges. Le débutant, le parti de centre droit « Nouveau contrat social », gagnerait 20 sièges.

Selon la tradition, le plus grand parti peut prendre la tête de la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale, bien qu’il ne s’agisse pas d’une règle écrite. Geert Wilders a déclaré mercredi soir qu’il pourrait essayer de former une coalition de centre droit avec le BBB, le VVD et le NSC. Le PVV « ne peut plus être ignoré », a-t-il martelé. Mais il reste à voir si ces partis souhaitent entrer en pourparlers avec Wilders.

La cheffe du parti libéral VVD, Dilan Yeşilgöz-Zegerius, qui se voyait déjà comme la première femme Premier ministre, a déclaré qu’elle ne voyait pas comment Wilders pourra former une majorité. Frans Timmermans, le leader du bloc de gauche GroenLinksPvda, a été plus explicite et a exclu à nouveau d’entrer « dans une coalition qui exclut des Néerlandais ».

A Bruxelles, on étudiera minutieusement les résultats des élections à La Haye. Par le passé, Wilders a souvent plaidé en faveur d’un Nexit et d’un retour au florin. Par conséquent, la première réaction européenne est venue du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur X (anciennement Twitter) : « Le vent du changement est là ».

Même enthousiasme en France où la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a félicité Geert Wilders et son parti d’extrême droite pour « leur performance spectaculaire » aux législatives.

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