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Économie

Stocamine : la justice alsacienne au cœur d’une bataille environnementale et politique

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Le tribunal administratif de Strasbourg doit trancher sur l’avenir controversé de 42 000 tonnes de déchets toxiques enfouis dans une ancienne mine, alors que les opposants redoutent une catastrophe écologique.

Dans le Haut-Rhin, le site de Stocamine, ancienne mine de potasse reconvertie en centre de stockage souterrain, cristallise les tensions. Près de 42 000 tonnes de déchets dangereux – dont du cyanure, de l’arsenic et du mercure – y reposent à 600 mètres sous terre, dans des galeries aujourd’hui fragilisées. L’État a autorisé leur confinement définitif en septembre 2023, déclenchant une vive polémique.

Les travaux de scellement, engagés par la société publique Mines de Potasse d’Alsace (MDPA), progressent rapidement. Des bouchons de béton sont coulés pour isoler les déchets, une solution jugée irréversible par les opposants. Ces derniers, regroupant associations, élus locaux et habitants, craignent une contamination inéluctable de la nappe phréatique alsacienne, essentielle à l’alimentation en eau de la région.

Lors de l’audience du 15 mai, les arguments des parties se sont affrontés. La MDPA a défendu le confinement comme la solution la plus sûre, s’appuyant sur un « consensus scientifique ». Le rapporteur public a souligné l’état dégradé des galeries, rendant toute extraction trop risquée. Mais pour les écologistes, cette logique revient à léguer un poison aux générations futures.

La mobilisation politique ne faiblit pas. Un amendement porté par une sénatrice LR vise à financer une nouvelle expertise sur la solidité des puits. Dans un rare élan transpartisan, neuf parlementaires alsaciens ont dénoncé un « risque certain » de pollution et réclamé l’arrêt des travaux. Pourtant, l’État maintient sa position, alimentant les suspicions sur ses motivations réelles.

Alors que la décision du tribunal se fait attendre, l’inquiétude grandit. Les opposants dénoncent un « acharnement » à enterrer le problème, au mépris des conséquences financières et environnementales. Le verdict pourrait marquer un tournant – ou sceller le sort d’une bombe écologique à retardement.

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