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Économie

Sri Lanka face au défi des terres agricoles envahies par le sel

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Une équipe de policiers se transforme en fermiers pour sauver les récoltes menacées par l’intrusion marine.

Au Sri Lanka, une mission inédite mobilise les forces de l’ordre pour redonner vie à des terres agricoles dévastées par la salinisation. Dans la région de Katukurunda, à quelques kilomètres de l’océan Indien, des membres de la Special Task Force (STF) ont troqué leurs armes contre des outils agricoles. Leur objectif : expérimenter des techniques innovantes pour cultiver sur des sols contaminés par le sel, un fléau qui s’aggrave avec le réchauffement climatique.

Depuis 2022, ces soldats-fermiers testent la méthode dite « Sorjan », inspirée de pratiques asiatiques. Elle consiste à aménager des bassins pour l’élevage de poissons et à cultiver sur des buttes surélevées des plantes résistantes, comme la noix de coco ou les citrouilles. Un pari audacieux, dont les résultats ne se vérifieront que dans quelques années. Pourtant, l’urgence est là : près de 8 % des terres arables du pays sont déjà touchées par ce phénomène, selon les experts.

Plus au sud, dans le village de Parappuwa, la situation est tout aussi critique. Les rizières, autrefois prospères, sont aujourd’hui abandonnées. Les barrages censés bloquer l’eau salée se révèlent inefficaces, poussant les agriculteurs à se tourner vers d’autres cultures, comme la cannelle ou l’hévéa. Mais ces alternatives ne compensent pas les pertes économiques. « Nos revenus ont chuté, et les pénuries de riz se multiplient », déplore un responsable local.

Face à cette crise, les autorités tentent de réagir. Dans le district de Kalutara, des centaines d’hectares de terres abandonnées sont redistribuées gratuitement aux paysans, à condition qu’ils les remettent en culture. Parallèlement, des chercheurs développent des variétés de riz capables de résister à la salinité. Une course contre la montre, alors que la production nationale de riz a atteint son niveau le plus bas depuis cinq ans.

Sans une action concertée, l’avenir alimentaire du Sri Lanka pourrait être gravement compromis. Comme le souligne un universitaire spécialisé, « si nous n’agissons pas maintenant, les conséquences seront dramatiques ». Entre innovations agricoles et mobilisation collective, le pays cherche désespérément des solutions pour sauver ses terres.

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