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Salvador-États-Unis : une alliance sécuritaire qui piège les migrants dans un vide juridique

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Des centaines d’expulsés américains se retrouvent enfermés dans une méga-prison salvadorienne, privés de leurs droits fondamentaux, selon les organisations humanitaires.

La collaboration entre les États-Unis et le Salvador en matière de lutte contre l’immigration illégale prend une tournure inquiétante. Des centaines de migrants, majoritairement vénézuéliens, expulsés par Washington sont détenus dans des conditions extrêmes au Centre de confinement contre le terrorisme (Cecot), une prison ultra-sécurisée réservée aux membres de gangs. Les défenseurs des droits dénoncent une situation où les garanties juridiques semblent avoir disparu.

Depuis mars, près de 300 personnes ont été transférées vers ce complexe pénitentiaire, où elles côtoient environ 15 000 détenus salvadoriens accusés d’appartenir à des groupes criminels. Les conditions de détention y sont draconiennes : pas de visites familiales, des cellules surpeuplées, et surtout, aucune procédure légale claire pour contester leur incarcération. Pour les ONG, cette situation s’apparente à une « disparition forcée » déguisée, où les droits fondamentaux sont systématiquement violés.

Parmi les cas emblématiques figure celui de Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien marié à une Américaine, expulsé en mars sous l’accusation infondée d’appartenance au gang MS-13. Malgré une décision de justice américaine exigeant son retour, les autorités des deux pays refusent de se plier à la loi. Des familles vénézuéliennes affirment également que leurs proches ont été arrêtés sans preuves, parfois simplement en raison de tatouages suspects.

Si certains citoyens salvadoriens soutiennent la politique répressive du président Nayib Bukele, d’autres s’alarment des dérives. « Le gouvernement parle de +marge d’erreur+, mais enfermer des innocents n’est pas une erreur, c’est une injustice », dénonce un responsable d’ONG. Pendant ce temps, l’alliance entre Washington et San Salvador se renforce, Donald Trump allant jusqu’à évoquer l’envoi de délinquants américains dans cette prison controversée. Une perspective qui soulève de sérieuses questions sur le respect des droits humains et l’état de droit.

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