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Culture

Royan, la renaissance flamboyante de son patrimoine des années 50

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Longtemps décriée, l’architecture audacieuse des années 1950 séduit désormais à Royan, où béton et couleurs vives redeviennent des emblèmes.

Face à la villa Grille-Pain, les visiteurs admirent désormais sans réserve sa façade audacieuse, où se mêlent courbes bleutées et verre translucide. La station balnéaire, autrefois meurtrie par les bombardements de 1945, a su transformer ses cicatrices en atouts. Après des décennies de méfiance, Royan assume fièrement son héritage moderniste, marqué par des influences tropicales et un style résolument avant-gardiste.

L’histoire de cette métamorphose remonte à la reconstruction d’après-guerre. Alors que la ville était réduite à un champ de ruines, l’architecte Claude Ferret et son équipe, inspirés par le modernisme brésilien, ont imaginé une cité où béton et lumière dialoguent. Claustras, pilotis et couleurs éclatantes caractérisent ce patrimoine unique, loin du classicisme rigide de l’époque. Pourtant, ces audaces ont mis du temps à convaincre. Les habitants, habitués aux villas Belle Époque, ont longtemps boudé ces constructions jugées trop radicales.

Le tournant survient dans les années 1980, avec la destruction controversée du casino de Ferret. Cet événement provoque une prise de conscience : Royan possède un trésor architectural à préserver. Dès lors, les protections se multiplient. L’église Notre-Dame, chef-d’œuvre de béton brut, est classée Monument historique, tandis que la ville obtient le label Ville d’Art et d’Histoire. Les rénovations s’enchaînent, redonnant vie au marché central ou au palais des congrès, malgré les défis techniques posés par les matériaux de l’époque.

Aujourd’hui, les Royannais ont adopté cette identité singulière. Les propriétaires privilégient désormais la restauration à la démolition, cherchant à concilier modernité et respect du patrimoine. Pour les experts, l’enjeu reste pédagogique : expliquer pourquoi un garde-corps d’origine vaut mieux qu’un modèle standardisé. Car Royan n’est pas une ville comme les autres – et c’est précisément ce qui fait son charme.

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