Monde
Pour les chrétiens d’Irak, mieux vaut se languir du pays qu’y mourir
Certains sont partis lors de l’invasion américaine, d’autres pendant la guerre civile ou quand les jihadistes ont occupé leur village: au fil des drames, la communauté chrétienne d’Irak s’est réduite comme peau de chagrin, sous le regard compatissant d’expatriés pour qui le retour n’est pas une option.
D’Erbil à l’Australie, d’Amman à la Suède, a rencontré des familles rêvant d’exil ou d’autres, déjà parties depuis des années, qui se languissent du pays.
Leur point commun: toutes espèrent des paroles fortes du pape François début mars en Irak, sans se bercer toutefois d’illusions sur un pays ballotté de conflit armé en crises économiques, en passant par des vagues d’assassinats.
« J’espère qu’en visitant l’Irak, le pape va demander aux pays qui reçoivent des réfugiés chrétiens de nous aider », résume Saad Hormuz, un ancien chauffeur de taxi de Mossoul, dans le nord de l’Irak, parti vivre en Jordanie. « Parce que retourner en Irak, c’est impossible! »
En 2003, quand Saddam Hussein est renversé, l’Irak compte encore 1,5 million de chrétiens, sur un total de 25 millions d’habitants, soit 6% de la population. Aujourd’hui, dans un pays où aucun recensement n’a été mené depuis des années, ils seraient entre 300.000 et 400.000 – pour 40 millions d’habitants -, dit à l’AFP William Warda, dirigeant d’une ONG défendant les minorités, Hammourabi.
Près d’un demi-million d’entre eux sont partis aux Etats-Unis. D’autres ont préféré la Scandinavie ou encore l’Australie. C’est le cas de Rana Saïd, 40 ans, partie il y a plus d’une décennie de Mossoul, dans le nord frontalier de la Syrie et de la Turquie.
De Mossoul à la Gold Coast
Le soir du Nouvel an 2007, quand l’oncle et la tante de cette dentiste syriaque orthodoxe sont tués par des tirs aveugles de soldats américains, Rana et son époux Ammar al-Kass décident d’abord de rester.
Mais, las de ne pas obtenir justice, le couple finit par rejoindre en 2008 le Kurdistan irakien voisin. A l’époque, ils fuient aussi « une série d’assassinats menée par des milices » – contre des chrétiens mais pas seulement – alors reines du pays en pleine guerre confessionnelle, dit à l’AFP Ammar, un biologiste vétérinaire de 41 ans.
En 2013, le couple fait le grand saut, direction la « Gold Coast » australienne, où les parents retrouvent des emplois dans leur domaine et où la famille s’agrandit: après Sara, naissent Liza puis Rose.
C’est depuis ce bout du monde que la famille Kass suit avec anxiété la percée du groupe Etat islamique (EI) dans son village d’origine à l’été 2014.
« A l’époque, j’étais enceinte de Liza donc Ammar éloignait de moi téléphones et ordinateurs. Il ne voulait pas que je regarde les infos et que cela m’inquiète et fasse du mal à mon bébé », se souvient Rana.
« Je faisais régulièrement ce cauchemar horrible dans lequel des jihadistes tuaient et violaient ma famille », poursuit-elle en retenant ses larmes, alors que les jhadistes s’en sont particulièrement pris aux minorités, réduisant des femmes au rang d’esclaves sexuelles notamment des Yazidies.
Ammar découvre lui les images de la destruction de l’église Sainte-Marie vieille de 1.200 ans, au coeur de Mossoul, alors « capitale » irakienne du « califat » autoproclamé. « Mon père s’est marié là-bas et elle a été entièrement rasée. »
Aujourd’hui, de leur pays d’origine, les trois petites filles du couple, âgées de trois à dix ans, ne connaissent que l’arabe, parlé à la maison, et l’araméen, la langue du Christ, que leurs parents mettent un point d’honneur à leur apprendre. Leur anglais est lui mâtiné d’un fort accent australien.
Après l’EI, les milices
L’arrivée des pick-up surmontés du drapeau noir de l’EI, Saad Hormuz, 52 ans, l’a vécue en direct, lui.
Le 6 août 2014, les jihadistes débarquent à Bertalla, grosse bourgade multiethnique aux portes de Mossoul, où il exerce alors comme chauffeur de taxi.
« On a d’abord fui vers al-Qoch », localité chrétienne plus au nord, « puis vers Erbil », la capitale du Kurdistan, raconte-t-il à l’AFP.
Avec sa femme Afnane et leurs quatre enfants, ils vivent un mois dans une église avant de louer un appartement – à 150 dollars par mois pendant près de trois ans, aux dépens de leurs économies.
Quand l’armée annonce la libération de Bertalla en octobre 2017, la petite famille croit pouvoir revenir à la vie d’avant.
Mais le domicile familial a été brûlé et pillé. Et, une fois les dégâts matériels réparés, les Hormuz découvrent que tout a changé à Bertalla.
Les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, désormais majoritaires dans la plaine de Ninive, ont pris la haute main. Ces forces, en majorité pro-Iran et chiites, prennent leur revanche dans une province où sunnites et chrétiens sont plus nombreux: rackets et intimidations y sont régulièrement dénoncés.
« On vivait dans la peur avec des check-points et des milices partout. A un moment, ils ont même dit à ma femme de se voiler! » s’insurge Saad. Alors, en février 2018, « j’ai tout vendu, même mon taxi, et on est partis en Jordanie », raconte-t-il dans son deux-pièces d’un quartier populaire d’Amman.
La capitale jordanienne ne doit constituer qu’une étape pour la famille Hormuz qui rêve de Canada, où sont déjà installés des proches. Mais entre la pandémie de Covid-19 et l’afflux de réfugiés chassés par l’EI d’Irak et de Syrie, leur dossier n’avance pas.
Bloqué dans un pays où les réfugiés n’ont pas le droit de travailler, réduit parfois à se rendre dans les soupes populaires des églises, le couple fait du soutien scolaire bénévole auprès de jeunes réfugiés chrétiens d’Irak, pour s’occuper.
Aujourd’hui, ils attendent du pape François qu’il appelle les pays d’accueil à « aider » les réfugiés chrétiens.
C’est souvent en Jordanie ou au Liban que de nombreux chrétiens irakiens s’installent et activent des contacts faits au pays pour déposer leur dossier d’émigration et, en attendant, recommencent une vie précaire censée rester temporaire.
Comme à la maison… en Suède
Les ouailles de l’évêque chaldéen Saad Sirop Hanna non plus ne veulent pas rentrer. En 2017, ce prélat natif de Bagdad a été envoyé en Suède par l’Eglise chaldéenne pour prendre la tête de sa plus grande congrégation en Europe – environ 25.000 fidèles.
Comme les 146.000 résidents nés en Irak que compte la Suède, l’évêque Hanna a vu son pays plonger dans un « énorme chaos » après l’invasion américaine.
En 2006, alors qu’il est encore prêtre à Bagdad, il est pris en otage par des jihadistes après une messe. « J’ai subi beaucoup de choses, dont la torture et l’isolement », raconte-t-il. Pendant 28 jours au total.
« Cette expérience m’a rendu plus fort, elle a été une renaissance. Depuis, je regarde la vie différemment, avec beaucoup d’amour et comme une bénédiction », dit-il, pudiquement.
Si l’Eglise l’a ensuite envoyé étudier à Rome, il a tenu à repasser par Bagdad avant de s’installer à Sodertalje, ville au sud-ouest de Stockholm devenue une étape incontournable pour les nouveaux arrivants irakiens.
C’est là que Raghid Bena a rejoint son frère en 2007 à l’âge de 26 ans. « Il y a tellement de chaldéens ici que je n’ai même pas l’impression d’être en exil », souligne ce dentiste qui a rouvert la clinique dentaire fermée à Mossoul en raison du racket des jihadistes.
« Dix fois moins » à Bagdad
Qu’il s’agisse des frères Bena ou des familles Kass et Hormuz, ils ont tous laissé derrière eux leurs parents.
C’est souvent le cas, relève William Warda, de l’ONG Hammourabi.
Avant, on comptait environ cinq membres par famille chrétienne en Irak « aujourd’hui, c’est autour de trois », généralement les plus vieux qui sont restés alors que les enfants sont partis chercher un avenir meilleur ailleurs, dit-il.
Rien qu’à Bagdad, affirme-t-il à l’AFP, « il y avait 750.000 chrétiens en 2003, ils sont dix fois moins aujourd’hui ».
Si les départs ont commencé en 2003, voire même avant – sous la dictature de Saddam Hussein -, un événement a accéléré l’exode dans la capitale, assure à l’AFP le père Younan al-Farid: un attentat d’al-Qaïda contre la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel secours qui a fait plus de 50 morts la veille de la Toussaint 2010.
Au pays, avec moins de fidèles, « 20 à 30% des églises d’Irak ont fermé », poursuit ce prêtre grec-orthodoxe qui a lui-même vu son frère partir au Canada et sa soeur aux Etats-Unis. Et « les départs continuent, les chrétiens attendent seulement d’avoir assez d’argent pour partir ».
« Pas ma place »
L’argent, c’est la principale raison qui pousse justement Haval Emmanuel à vouloir partir. Sa fille aînée est déjà en Norvège avec son mari et lui attend désormais une réponse au dossier d’émigration qu’il a déposé avec sa femme et leurs trois autres petits.
Ce fonctionnaire chaldéen installé au Kurdistan irakien, depuis qu’une milice a posé une bombe devant l’école de ses enfants dans son quartier auparavant majoritairement chrétien à Bagdad en 2004, n’arrive plus à joindre les deux bouts.
« Je ne reçois plus qu’un salaire, partiel, tous les deux mois », raconte-t-il à l’AFP de sa maison située à deux pas de l’évêché d’Ankawa, dans le centre d’Erbil, capitale de cette région autonome où les autorités peinent à payer leurs fonctionnaires depuis des mois. Et, « dès que je le touche, je paye mes dettes et je n’ai plus rien. »
En janvier, il a vu son frère et sa soeur partir avec leur famille au Liban. « S’ils ouvraient toutes les portes, soyez sûrs qu’il ne restera plus aucun chrétien le lendemain », avance-t-il. « Dans ce pays, on est étouffés de partout: on n’a ni aide sociale, ni services de santé, ni écoles publiques, ni travail. »
Surtout, à l’étranger, « on se sentira enfin respecté comme humain », ajoute M. Emmanuel, qui se dit déboussolé par la présence « partout » de « portraits (du défunt Guide suprême iranien Rouhollah) Khomeini », placardés par les groupes armés chiites pro-Iran.
« C’est l’espace public et je n’y ai pas ma place. »
« Un ange face aux démons »
Après l’invasion américaine de 2003, les leviers politiques et économiques du nouvel Irak ont été répartis entre les chiites (deux tiers de la population), les sunnites et les Kurdes – majoritairement sunnites.
La nouvelle législation est ainsi exclusivement d’inspiration musulmane, à tel point qu’aujourd’hui encore, les chrétiens d’Irak sont régis par un code de la famille… islamique.
Quinquagénaire ayant grandi à Bassora, à la pointe sud de l’Irak, avant de se marier à Bagdad, Haval Emmanuel dit raconter souvent à ses enfants le « bon vieux temps », celui de sa jeunesse quand l’Irak était un phare culturel et universitaire du monde arabe.
Mais ces souvenirs sont désormais bien loin.
« Aujourd’hui, je pleure quand je vois qu’à Bassora, là où sont tirés le pétrole et les richesses d’Irak, le long de la mer, les gens n’ont pas d’eau potable. »
Tout cela est la faute des politiciens, accuse M. Emmanuel, dont la fille sera de la chorale qui accueillera le pape François début mars à Erbil.
Qu’attend-il de cette visite historique? C’est « comme un ange qui descend sur l’Irak. Mais combien de démons va-t-il trouver ici? Un homme de paix qui visite des seigneurs de guerre, comment pourrait-il les faire changer? ».
Monde
Hamas-Israël : 12 nouveaux otages remis en liberté, dont 2 étrangers
Après trois premiers Français, mineurs, libérés lundi 27 novembre, 12 nouveaux otages du Hamas ont été relâchés ce mardi soir. Parmi eux, deux ressortissants étrangers.
La libération des otages du Hamas suit son cours ce mardi 28 novembre, avec 12 nouvelles remises en liberté. Il s’agit de 10 Israéliens, et de deux ressortissants étrangers, d’origine allemande et thaïlandaise, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la soirée. Ceux-ci vont être « emmenés vers des hôpitaux israéliens où ils retrouveront leur famille », a précisé de son côté l’armée israélienne, qui a confirmé leur arrivée en Israël via l’Egypte.
Plusieurs femmes, accompagnées par des combattants palestiniens masqués du Hamas et du Jihad islamique, deux groupes islamistes palestiniens, ont été remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Rafah, dans le sud du territoire palestinien près de la frontière égyptienne.
En parallèle, une nouvelle salve de prisonniers palestiniens ont été libérés. Il s’agit de 30 Palestiniens emprisonnés par Israël, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, a annoncé l’autorité pénitentiaire israélienne.
Entrée en vigueur le 24 novembre, la trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas, a été prolongée jusqu’à jeudi matin, à 05h00 GMT. Au total, 20 otages israéliens et 60 prisonniers palestiniens doivent être libérés lors de cette extension, selon le Qatar, principal médiateur dans les négociations sur le dossier des otages.
60 otages israéliens et 180 Palestiniens libérés
Chaque jour depuis vendredi, le Hamas relâche une dizaine de femmes et d’enfants enlevés lors de son attaque sanglante du 7 octobre en Israël, contre la libération de trois fois plus de prisonniers palestiniens. Douze otages (dix Israéliennes et deux Thaïlandais) et trente prisonniers palestiniens ont ainsi encore été libérés mardi soir.
L’accord de trêve, négocié avec l’appui également de l’Égypte et des États-Unis, a déjà permis la libération de 60 otages israéliens et de 180 Palestiniens écroués dans des prisons israéliennes. Vingt-et-un otages étrangers, en majorité des Thaïlandais vivant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord.
Les autorités israéliennes ont estimé à environ 240 le nombre de personnes enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre, lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien qui a coûté la vie à quelque 1.200 personnes en Israël, en grande majorité des civils.
Une prolongation de la trêve espérée par les médiateurs
En coulisses, les médiateurs s’activent pour prolonger la trêve au-delà de jeudi. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu de nouveau en Israël et en Cisjordanie cette semaine. « Notre objectif principal à l’heure actuelle, et notre espoir, est de parvenir à une trêve durable qui mènera à de nouvelles négociations et, finalement, à la fin de la guerre », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari. « Cependant, nous travaillons avec ce que nous avons. Et ce que nous avons, c’est qu’on peut prolonger (la trêve) d’un jour à chaque fois que le Hamas est en mesure de garantir la libération d’au moins dix otages », a-t-il expliqué.
Les chefs des services de renseignement américain et israélien se trouvaient mardi à Doha pour discuter avec le Premier ministre du Qatar de la « prochaine phase » d’un accord potentiel entre le Hamas et Israël, selon une source informée de la visite.
« Nous soutenons la prolongation de cette pause et des pauses futures, si nécessaire, afin de permettre l’augmentation de l’aide et de faciliter la libération de tous les otages », ont déclaré pour leur part les chefs de la diplomatie du G7 dans un communiqué conjoint.
La prolongation de la trêve à Gaza a permis l’entrée de nouveaux camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et bombardée sept semaines durant par l’armée israélienne. Malgré l’arrivée depuis le 24 novembre de centaines de camions, la situation y reste « catastrophique », a jugé le Programme alimentaire mondial (PAM), estimant qu’« il existe un risque de famine ».
Monde
Gaza: nouvelle libération d’otages du Hamas et de prisonniers palestiniens
Dix-sept otages retenus dans la bande de Gaza depuis des semaines ont été libérés samedi soir au terme d’une longue attente due à des complications de dernière minute, au deuxième jour d’une trêve entre le Hamas et Israël qui a relâché en échange 39 prisonniers palestiniens.
Cette trêve, fruit d’un accord conclu sous l’égide du Qatar, a offert un nouveau jour de répit aux habitants du territoire assiégé après sept semaines de guerre, déclenchée par une attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre. Les bombardements israéliens ont cessé depuis vendredi matin, tout comme les tirs de roquettes du mouvement islamiste sur Israël.
Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste, ont diffusé une vidéo montrant les 13 otages israéliens et quatre thaïlandais montant dans des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), peu avant minuit. Une jeune femme, une cheville bandée, et marchant avec des béquilles, a été allongée sur un brancard dans un des véhicules.
Parmi les otages rentrés en Israël figure Maya Regev, 21 ans, enlevée avec son frère de 18 ans alors qu’ils tentaient de fuir le festival de musique Tribe of Nova attaqué par les combattants du Hamas le 7 octobre à l’aube. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux avait montré la jeune femme et son frère ligotés à l’arrière d’un pick-up.
« Je suis très heureuse que Maya soit sur le point de nous rejoindre. Néanmoins, j’ai le cœur brisé parce que mon fils Itay est toujours prisonnier du Hamas à Gaza », a déclaré sa mère Mirit dans un communiqué publié par le Forum des familles d’otages.
Au total, 270 personnes avaient été tuées par le Hamas lots de l’attaque de Tribe of Nova, devenu un des symboles du massacre en Israël. Maya Regev est la première participante enlevée lors de ce festival à être libérée.
Une Israélo-Irlandaise de 9 ans, Emily, fait également partie du groupe des 17 personnes libérées, a annoncé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar, évoquant « une journée d’immense joie et soulagement ».
« Pas de mots »
« Nous ne trouvons pas les mots pour décrire nos émotions après 50 jours difficiles et compliqués », s’est réjoui dans un communiqué Thomas Hand, le père d’Emily. « Nous sommes ravis de retrouver Emily, mais en même temps, nous nous souvenons (…) de tous les otages qui ne sont pas encore rentrés chez eux ».
Quatre Germano-Israéliens font également partie du groupe rentré en Israël samedi, a indiqué la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock en exprimant son « soulagement ». Quatre autres Germano-israéliens avaient déjà été libérés vendredi.
Les 17 personnes libérées « se sont soumises à une évaluation médicale initiale », a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué. Une d’entre elles a été hospitalisée, et les autres devaient retrouver leurs familles, a-t-elle précisé.
A Tel-Aviv, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés samedi soir sur la Place des otages. « Sortez-les de l’enfer », pouvait-on lire sur une banderole.
La libération de ce deuxième groupe d’otages a été retardée pendant plusieurs heures samedi en raison d’un différend entre le Hamas et Israël sur le respect de l’accord, mais le gouvernement du Qatar a finalement annoncé que les obstacles avaient été levés.
Célébrations en Cisjordanie
Tard dans la soirée, Israël a annoncé avoir libéré un second groupe de 39 prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans.
En Cisjordanie occupée, des convois de voitures surmontées de drapeaux des différents mouvements palestiniens, Hamas en tête, ont défilé dans les rues, escortant un bus de la Croix-Rouge transportant les prisonniers libérés.
A Jérusalem-Est, les célébrations ont été plus discrètes. Les membres des forces de sécurité israéliennes casqués et armés étaient particulièrement nombreux dans la maison d’Israa Jaabis, 39 ans, la prisonnière la plus connue de la liste.
Sa photo, levant ses doigts atrophiés, le visage en partie brûlé, dans un tribunal israélien, est régulièrement brandie dans les manifestations ou pour illustrer les souffrances des prisonniers palestiniens.
« J’ai honte de parler de réjouissance alors que toute la Palestine est blessée », a-t-elle affirmé à des journalistes dans le salon familial dans son quartier de Jabal Moukkaber, aux côtés de son fils Moatassem, 13 ans. « Ils doivent libérer tout le monde », a-t-elle encore plaidé.
Mme Jaabis avait été condamnée à 11 ans de prison pour avoir fait exploser une bonbonne de gaz qu’elle transportait dans le coffre de sa voiture à un barrage en 2015, blessant un policier.
Toujours en Cisjordanie, six Palestiniens ont été tués samedi lors de plusieurs incidents avec l’armée israélienne, selon le ministère palestinien de la Santé. Depuis le 7 octobre, quelque 230 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des soldats israéliens ou des colons.
Près de 250 camions dans Gaza
L’accord entre le Hamas et Israël, conclu également avec l’appui des Etats-Unis et de l’Egypte, prévoit quatre jours de trêve qui doivent permettre la libération de 50 otages et de 150 prisonniers palestiniens.
Vendredi, 13 premiers otages israéliens, des femmes et des enfants, avaient été relâchés par le Hamas, qui avait également libéré dix Thaïlandais et un Philippin qui ne faisaient pas partie de l’accord. En contrepartie, Israël avait libéré un premier groupe de 39 détenus palestiniens.
Cette pause, renouvelable, inclut aussi l’entrée d’aide humanitaire et de carburant à Gaza, soumis à un siège total d’Israël depuis le 7 octobre. Ces cargaisons, dont l’entrée depuis l’Egypte est soumise au feu vert israélien, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes.
Un total de 248 camions chargés d’aide humanitaire sont entrés samedi dans la bande de Gaza, dont 61 ont livré de l’eau, des aliments et du matériel médical dans le nord du territoire, selon l’ONU.
L’armée israélienne considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de combats. Elle a ordonné à la population de partir et empêche quiconque d’y revenir.
Malgré cet avertissement, des milliers de Gazaouis déplacés ont profité de la pause dans les combats pour tenter de rentrer chez eux dans le Nord. Et selon le ministère de la Santé du Hamas, sept de ces personnes ont été blessées samedi par des tirs israéliens.
« Enorme pression »
Selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre, et 240 personnes ont été prises en otage.
En représailles, Israël a promis d' »éliminer » le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, bombardant sans relâche le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu’à la trêve.
A Gaza, 14.854 personnes, parmi lesquelles 6.150 enfants et jeunes de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a prévenu que la guerre n’était pas finie. « Nous recommencerons à attaquer Gaza dès que la trêve sera terminée (…) pour démanteler le Hamas et créer une énorme pression afin de ramener aussi vite que possible autant d’otages que possible, jusqu’au dernier d’entre eux », a-t-il dit.
Les hôpitaux du sud de la bande de Gaza ont continué samedi à recevoir de nombreux blessés évacués du nord. Mais selon Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, « ils n’ont plus ni la capacité d’accueil ni l’équipement » pour faire face à cet afflux.
Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits, selon l’ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur 2,4 millions d’habitants.
Monde
Otages du Hamas : 24 personnes libérées ce vendredi
Une première salve de libération d’otages a eu lieu ce vendredi, en fin d’après-midi, dans le cadre de l’accord conclu entre Israël et le Hamas. 24 personnes, entre les mains du Hamas depuis le 7 octobre, vont pouvoir rejoindre leur famille.
La France a salué, ce vendredi 24 novembre, la libération de 24 otages. Parmi eux figurent 13 ressortissants israéliens qui ont été retenus par le Hamas pendant un mois et demi. Ces libérations sont le fruit d’un accord signé entre Israël et le Hamas. Aucun Français ne figure parmi ces treize personnes, mais la France travaille à la libération de ses ressortissants. D’après la liste officielle communiquée par Israël, on connaît désormais les identités des personnes libérées : des femmes et des enfants.
Parmi tous les otages libérés, on y trouve trois familles avec des enfants : les familles Asher, Munder et Aloni. Leur sort avait beaucoup choqué les Israéliens, car ce sont plusieurs générations de ces familles qui avaient été kidnappées ensemble le 7 octobre. La suite de la liste se constitue de cinq femmes âgées, dont la doyenne a 85 ans. Son nom : Yaffa Adar. Il s’agissait de l’une des otages les plus âgées.
Ce vendredi soir, une forme d’amertume règne cependant, notamment sur le sort des enfants. Il y en a seulement quatre parmi les 13 personnes libérées. Il en resterait donc 35 aux mains du Hamas. On ne sait pas, pour l’heure, si l’opération de libération va bien se poursuivre samedi.
Ces premiers otages libérés ont passé des examens médicaux, selon le porte-parole de l’armée israélienne. Trente-sept autres personnes doivent être libérées d’ici à la fin de la trêve de quatre jours conclue par Israël et le mouvement palestinien. Du côté palestinien, 39 prisonniers ont été relâchés, comme convenu.
La trêve en vigueur se poursuivait dans l’enclave ce vendredi dans la soirée. Au moins 137 camions remplis d’aide humanitaire y sont entrés et ont été déchargés, selon l’ONU.
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