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Poonch renaît timidement après la trêve indo-pakistanaise

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Les habitants de cette ville frontalière reprennent peu à peu leurs activités, entre espoir et méfiance, après des jours de violents échanges d’artillerie.

Le calme fragile qui s’est installé à Poonch permet enfin à ses habitants de respirer. Dimanche, les premiers commerçants ont rouvert leurs boutiques, tandis que des familles entières ont entamé leur retour vers cette localité meurtrie par les récents affrontements. Située à proximité de la ligne de contrôle qui sépare l’Inde du Pakistan, la ville avait été massivement évacuée après le début des bombardements.

Pour Tariq Ahmad, chauffeur de bus, reprendre le volant était une nécessité économique. « Beaucoup hésitent encore, par peur d’une reprise des combats, confie-t-il. Mais nous devons survivre. » Comme lui, des centaines d’habitants ont choisi de revenir malgré les risques, poussés par l’urgence de reconstruire leur quotidien. Les stigmates des violences sont partout : maisons éventrées, rues endommagées et surtout, ce sentiment persistant d’insécurité.

Au marché municipal, Hazoor Sheikh déplie prudemment son rideau métallique. « Cette nuit, nous avons dormi sans entendre les canons, souligne-t-il. Un soulagement après des jours d’angoisse. » Resté sur place avec sa famille par manque de moyens, il décrit une communauté marquée mais résiliente. Non loin de là, Mushtaq Qureshi inspecte son magasin, intact par miracle. « Retrouver nos proches et nos biens est un cadeau du ciel », murmure-t-il, tout en jetant des regards inquiets vers l’horizon.

Les retrouvailles se multiplient dans les ruelles de Poonch. Rita Sharma compte les heures avant de serrer ses enfants contre elle, envoyés chez des proches au plus fort des combats. « Ils veulent rentrer dès ce soir, raconte-t-elle. J’espère que la paix tiendra. » Mais l’optimisme est tempéré par les souvenirs des précédentes trêves, rompues trop vite. Hafiz Mohammad Shah Bukhari, habitué des cycles de violence, reste sceptique : « Nous payons toujours le prix des querelles entre nos gouvernements. Cette fois, prions pour que leur parole soit tenue. »

Entre reconstruction et vigilance, Poonch tente de tourner la page, consciente que l’équilibre reste précaire. Les sourires renaissants ne masquent pas tout à fait les regards tendus vers la frontière, où le silence des armes reste à prouver dans la durée.

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