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Économie

Œufs : les Français en raffolent, mais la filière peine à suivre

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Face à une demande en hausse constante, la production nationale est sous tension, entre grippe aviaire et lourdeurs administratives.

Les rayons d’œufs dans les supermarchés français ont connu des tensions début 2025, alimentées par des craintes de pénurie. Ces inquiétudes, renforcées par des images de stocks épuisés aux États-Unis, ont provoqué un réflexe de stockage chez les consommateurs, rappelant les épisodes de panique observés pendant la pandémie. Pourtant, la situation française reste loin d’une véritable rupture d’approvisionnement, malgré des difficultés locales.

La consommation d’œufs ne cesse de croître en France, avec une augmentation de 4,2 % sur les trois premiers mois de l’année. Cette tendance s’inscrit dans une dynamique plus large : les Français se tournent vers des sources de protéines plus abordables, comme les œufs et la volaille, pour faire face à l’inflation. En 2024, la hausse avait déjà atteint 4,7 %, soit près de 300 millions d’œufs supplémentaires consommés.

Côté production, la filière peine à répondre à cette demande soutenue. Les éleveurs français n’ont pas encore retrouvé leur niveau d’avant 2021, avant la dernière épidémie de grippe aviaire. Bien que la vaccination obligatoire des canards ait permis de contenir la maladie, les capacités de production restent insuffisantes. Pour maintenir l’autosuffisance, il faudrait construire 300 nouveaux poulaillers d’ici 2030, soit un million de poules pondeuses supplémentaires chaque année.

Mais les projets se heurtent à des obstacles administratifs. Les délais pour obtenir les autorisations nécessaires dépassent souvent deux ans, freinant les investissements. Les professionnels réclament des assouplissements réglementaires, notamment un relèvement des seuils soumis à autorisation environnementale. Ils espèrent des avancées lors de l’examen prochain d’une proposition de loi visant à simplifier les démarches pour les agriculteurs.

En attendant, les prix à la production ont flambé, avec une hausse de près de 22 % sur un an en mars 2025. Une situation qui reflète l’équilibre fragile entre une demande en pleine expansion et une offre qui peine à suivre.

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