Nous rejoindre sur les réseaux

Culture

Milei, star malgré lui de la Foire du Livre de Buenos Aires

Article

le

Le président argentin polarise les débats et inspire une vingtaine d’ouvrages, entre fascination et rejet.

La 49e édition de la Foire internationale du livre de Buenos Aires, l’un des événements majeurs de la littérature hispanophone, a été marquée par une omniprésence inédite : celle de Javier Milei. Une vingtaine de publications, allant de l’enquête journalistique à la biographie polémique, scrutent sous toutes les coutures le parcours du leader anarcho-capitaliste, devenu président en décembre 2023.

Les rayons regorgent de titres évocateurs : « Pourquoi Milei a-t-il gagné ? », « Le symptôme Milei », ou encore « Tronçonneuse et confusion ». Ces ouvrages tentent de décrypter l’ascension fulgurante de cet outsider, dont la rhétorique incendiaire et les réformes radicales continuent de diviser l’Argentine. Certains y voient un démiurge libérateur, d’autres un danger pour les institutions.

Parmi les stands, les essais critiques côtoient les manifestes libertariens, reflétant la polarisation du débat public. Des auteurs comme Ernesto Tenembaum analysent méthodiquement sa trajectoire, tandis que des figures d’extrême droite comme Agustín Laje y voient une opportunité pour amplifier leur combat culturel contre le « globalisme ». Même l’économie s’invite dans les discussions, avec des ouvrages opposant keynésianisme et ultra-libéralisme, comme celui du gouverneur Axel Kicillof.

Pourtant, malgré l’engouement apparent, le secteur de l’édition peine à se relever. L’inflation et les mesures d’austérité ont fait chuter les ventes de 30 % l’an dernier, et la reprise reste timide. Une ironie dans un pays où les livres sur le pouvoir se vendent mieux que les romans, mais où les lecteurs ont moins de moyens pour les acheter.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus