Nous rejoindre sur les réseaux

News

Marseille : les pièces à conviction disparues dans l’affaire Souheil réapparaissent mystérieusement

Article

le

L’enquête sur la mort du jeune homme prend un tour surréaliste après la redécouverte de preuves capitales égarées dans le bureau d’un magistrat.

L’affaire Souheil, ce jeune homme abattu lors d’un contrôle policier contesté en août 2021 dans le quartier de la Belle de Mai, vient de connaître un rebondissement aussi improbable qu’inquiétant. Neuf pièces essentielles au dossier, déclarées manquantes depuis des mois, ont été retrouvées dans le bureau du juge initialement chargé de l’instruction. Une révélation qui soulève de sérieuses questions sur le fonctionnement de l’appareil judiciaire marseillais.

Ces éléments disparus comprenaient des preuves cruciales : l’enregistrement de l’audition du policier impliqué, la balle mortelle et surtout une vidéo de surveillance provenant d’une agence bancaire voisine. Leur absence prolongée avait contraint la nouvelle magistrate en charge du dossier à informer la famille de leur disparition début juin, après des recherches infructueuses. La famille, déjà sceptique quant à la version officielle des événements – selon laquelle Souheil aurait percuté un agent en tentant de fuir –, avait alors porté plainte pour détournement de preuves contre l’ancienne procureure de Marseille.

L’annonce de cette redécouverte in extremis, intervenue quelques heures avant l’échéance fixée par le ministre de la Justice pour une éventuelle saisine de l’Inspection générale, n’a pas apaisé les craintes. Les proches de la victime s’interrogent sur les circonstances de cette disparition suivie d’une réapparition aussi opportune, d’autant que le local du magistrat avait déjà été fouillé sans résultat. Si la famille se dit soulagée, son avocat dénonce une « désorganisation grave » des services judiciaires et réclame plus que jamais un audit indépendant.

Ce fiasco s’ajoute à une série d’irrégularités pointées depuis le début de l’enquête, notamment l’absence de réquisition des images d’une autre caméra de surveillance pourtant susceptible d’éclairer les circonstances du drame. Le parquet de Marseille assure désormais vouloir « faire toute la lumière », mais cette affaire renforce le sentiment d’opacité qui entoure trop souvent les enquêtes impliquant des violences policières. Entre négligence et dysfonctionnements, la quête de vérité se heurte une fois de plus à des obstacles troublants.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus