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Manche : dix passeurs devant la justice pour un drame migratoire meurtrier

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Une embarcation clandestine a sombré dans des conditions effroyables, faisant huit victimes. Les accusés, principalement afghans, comparaissent pour homicide involontaire et trafic d’êtres humains.

Dix individus, dont huit ressortissants afghans, ont été traduits devant le tribunal correctionnel de Lille pour leur implication présumée dans le naufrage d’une embarcation de fortune en décembre 2022. Ce drame, survenu au large des côtes anglaises, avait entraîné la mort de quatre personnes et la disparition de quatre autres. Trente-neuf passagers, parmi lesquels huit mineurs, avaient été secourus in extremis par les garde-côtes britanniques.

L’enquête a révélé des circonstances particulièrement alarmantes. Le canot pneumatique, surchargé et en mauvais état, avait pris la mer en pleine nuit dans des conditions météorologiques extrêmes. Plusieurs témoignages indiquent qu’une détonation avait retenti lors du gonflage de l’embarcation, laissant présager une fuite. Malgré cela, les passeurs avaient rassuré les migrants, affirmant qu’il s’agissait de leur seule chance de traversée. Les rescapés ont également rapporté un cruel manque de gilets de sauvetage, aucun des disparus n’en portait au moment du drame.

Après une heure de navigation, un des flotteurs a cédé, provoquant une entrée d’eau rapide. Pris de panique, les passagers se sont levés pour appeler à l’aide, aggravant l’instabilité de l’embarcation. Le fond fragile a fini par céder, précipitant tout le monde à la mer. Les températures glaciales et les courants violents ont rendu les secours particulièrement difficiles.

Parmi les accusés, certains sont soupçonnés d’avoir organisé la logistique depuis le camp de migrants de Loon-Plage, dans le Nord, tandis que d’autres auraient supervisé le transport vers les côtes ou encaissé les sommes versées par les candidats à l’exil. Un mineur sénégalais, identifié comme le pilote du canot, fait l’objet d’une procédure distincte au Royaume-Uni.

Ce drame s’inscrit dans une série de naufrages meurtriers dans la Manche, où les traversées clandestines se multiplient depuis 2018. En novembre 2021, vingt-sept personnes avaient péri dans le pire accident recensé. Rien qu’en 2024, soixante-dix-huit décès ont été enregistrés, un chiffre qui souligne la dangerosité de ces routes migratoires empruntées par des milliers de personnes chaque année.

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