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Économie

L’Europe se prépare à un réarmement massif face aux menaces géopolitiques

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Face à la montée des tensions et à l’incertitude américaine, l’Union européenne lance un plan ambitieux pour renforcer sa défense d’ici 2030.

L’Union européenne a officiellement entamé un vaste processus de réarmement, visant à doter le continent d’une capacité de défense renforcée d’ici la fin de la décennie. Cette décision intervient dans un contexte marqué par la menace russe persistante et les doutes croissants concernant l’engagement des États-Unis en Europe, notamment après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a souligné l’urgence de cette initiative, qualifiant ce moment de « tournant pour la sécurité européenne ».

Les dépenses militaires des États membres de l’UE ont déjà augmenté de plus de 31 % depuis 2021, atteignant 326 milliards d’euros en 2024. Cependant, selon les responsables européens, ces efforts restent insuffisants. Andrius Kubilius, commissaire européen à la Défense, a rappelé que les 450 millions d’Européens ne devraient pas dépendre des 340 millions d’Américains pour assurer leur sécurité face à une Russie qui peine à dominer l’Ukraine, un pays bien moins peuplé.

Pour accélérer cette transformation, la Commission européenne a présenté un « livre blanc » détaillant une feuille de route destinée aux États membres. Ce document propose notamment de permettre aux pays de consacrer jusqu’à 1,5 % de leur PIB à des dépenses militaires pendant quatre ans, sans craindre de violer les règles budgétaires européennes. Cette mesure pourrait mobiliser jusqu’à 650 milliards d’euros, complétés par des prêts de 150 milliards pour financer des projets communs.

L’objectif affiché est de porter les investissements totaux à 800 milliards d’euros, afin de moderniser les capacités de défense du continent. Les priorités incluent le renforcement des stocks de munitions, la défense anti-aérienne, les drones et les missiles à longue portée. Bruxelles insiste également sur la nécessité de privilégier les achats « made in Europe », avec au moins 65 % des composants des armements devant être d’origine européenne.

Certains États membres souhaitent aller encore plus loin en proposant un emprunt commun, similaire à celui mis en place pendant la pandémie de Covid-19. Cependant, la Commission reste prudente face à cette idée, estimant que les conditions ne sont pas encore réunies pour une telle démarche. En parallèle, des discussions sont en cours pour inclure des pays non membres de l’UE, comme la Norvège, la Turquie ou le Royaume-Uni, dans ce projet de défense collective.

Ce plan, déjà validé par les dirigeants des 27 lors d’un sommet extraordinaire début mars, marque une étape cruciale dans la construction d’une Europe plus autonome sur le plan stratégique. Reste à voir comment les États membres s’engageront concrètement dans cette voie, alors que les défis budgétaires et politiques ne manqueront pas de se poser.

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