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Les îles du Pacifique sonnent l’alarme : l’inaction des pays riches met en péril l’océan mondial

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Alors que la conférence sur les océans s’achève à Nice, les nations insulaires dénoncent l’écart béant entre les promesses et les actes.

Les représentants des îles du Pacifique ont brisé le consensus diplomatique lors du sommet international sur les océans en interpellant sans détour les grandes puissances. Leurs territoires, déjà frappés de plein fouet par les dérèglements climatiques, subissent une double peine : l’inaction des États industrialisés et le manque criant de financements pour protéger leurs écosystèmes marins.

Le président des Palaos, présent à Nice, a exprimé son exaspération face aux discours non suivis d’effets. « Si la protection des océans est une priorité, qu’on en voit les preuves concrètes », a-t-il lancé, soulignant l’urgence d’investissements massifs. Son archipel, comme bien d’autres dans la région, voit ses récifs coralliens mourir, ses côtes grignotées par la montée des eaux et ses ressources halieutiques pillées par des flottes étrangères.

Au Vanuatu, les autorités parlent d’une crise permanente. « Nous vivons ce qui attend le reste du monde », a déclaré le ministre de l’Environnement, rappelant que son pays a porté plainte devant les instances internationales pour obliger les pollueurs historiques à assumer leurs responsabilités. Malgré cela, les énergies fossiles, principale cause du réchauffement, ont été à peine évoquées lors des discussions, une omission jugée inacceptable par les délégations du Pacifique.

Les moyens manquent cruellement pour ces micro-États, qui abritent pourtant près d’un tiers des eaux mondiales. « Nous sommes des géants aux pieds d’argile », a résumé le président de Polynésie française, déplorant le déséquilibre entre leur rôle de gardiens des océans et leur poids économique marginal. Les promesses de financement, comme les 100 milliards de dollars évoqués en amont du sommet, ne se sont pas concrétisées.

Face à cette inertie, les nations insulaires multiplient les initiatives locales. La Polynésie a créé la plus vaste réserve marine au monde, tandis que Samoa, le Vanuatu et les Îles Salomon annoncent des projets ambitieux pour sanctuariser leurs eaux. « Nous agissons, contrairement à ceux qui se contentent de discours », a martelé un ministre fidjien. Un message clair adressé aux pays riches, accusés de sacrifier l’avenir des océans sur l’autel de leurs intérêts économiques.

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