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Les députés entament l’examen du texte controversé sur la « sécurité globale »

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Police municipale, sécurité privée, « guerre des images »: les députés entament mardi, l’examen d’une kyrielle de mesures sécuritaires portées par LREM dont l’encadrement controversé de la diffusion de l’image des policiers et gendarmes, ce qui fait bondir les défenseurs des libertés publiques.

Présentée par le parti majoritaire et son allié Agir, la proposition de loi « sécurité globale » ne devait être initialement que la traduction législative d’un rapport parlementaire consacré au « continuum de la sécurité » avec, à la clef, de nouvelles prérogatives pour les polices municipales et la structuration du secteur de la sécurité privée.

Les députés aborderont d’ailleurs l’examen du texte par ces deux thématiques réputées plus consensuelles mais qui n’échapperont pas aux banderilles des oppositions, les communistes rejetant ainsi en bloc « un désengagement de l’Etat sur ses missions régaliennes ». Les centristes du MoDem devraient également exprimer des réticences, notamment sur le volet sécurité privée.

Mais pour la majorité, le dernier versant du texte sera sans conteste le plus périlleux avec l’examen d’une série de mesures sécuritaires pour lesquelles la place Beauvau a tenu la plume afin d’apaiser les syndicats policiers.

« Ce n’est plus une proposition de loi de parlementaires mais un vrai projet de loi du gouvernement », raille-t-on à droite comme à gauche.

Pour M. Darmanin, comme pour les deux corapporteurs du texte, Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot, il s’agit de « protéger ceux qui nous protègent », les forces de l’ordre, confrontées à une montée de la défiance voire de la violence.

Dans leur viseur, selon M. Fauvergue, ex-patron du RAID, une unité d’élite de la police nationale: la « guerre des images » que « l’autorité, l’État en particulier, est en train de perdre », alors que se sont multipliées, dans le sillage du mouvement des « gilets jaunes », les accusations de violences policières.

Pour « regagner du terrain », la majorité a dégainé plusieurs dispositions dans la proposition de loi dont la plus polémique est son article 24.

Celui-ci prévoit de pénaliser d’un an de prison et de 45.000 euros d’amende la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » d’un policier ou d’un gendarme en intervention lorsque celle-ci a pour but de porter « atteinte à son intégrité physique ou psychique ».

La mesure fait bondir les représentants des journalistes et les défenseurs des libertés publiques, qui fustigent « une grave atteinte » au droit de la presse.

Des syndicats et associations de journalistes se rassembleront mardi, près du Palais Bourbon. D’autres manifestations sont programmées en régions.

A gauche, la LFI Danièle Obono dénonce le risque « d’autocensure ». Pour le socialiste Hervé Saulignac, « il y a des lignes rouges à ne pas franchir. Même Sarkozy n’était jamais allé aussi loin ».

« Contre-productif »

Et les LREM ne pourront pas compter sur leurs alliés du MoDem qui veulent supprimer cet article.

Selon M. Fauvergue, la mesure vise à empêcher les « cabales » contre les forces de l’ordre sur les réseaux sociaux, et « n’impose pas un floutage ».

La restriction ne vise par ailleurs pas le numéro de matricule, dit « RIO » – qu’un policier ou un gendarme est censé arborer en intervention.

Mais Gérald Darmanin a remis vendredi une pièce dans la machine, en plaidant pour un durcissement du texte lors du débat au parlement.

« Si vous voulez diffuser sur Internet de façon sauvage, pardon de le dire comme ça, vous devrez faire flouter les visages des policiers et des gendarmes », a déclaré le ministre de l’Intérieur, honorant ainsi une promesse aux représentants des forces de l’ordre.

Son entourage a cependant précisé à l’AFP que le gouvernement ne déposerait pas d’amendement sur l’article 24.

Des députés LR, qui soutiennent le texte de même que le RN, portent un amendement se rapprochant de la position exprimée publiquement par le ministre qui, selon des sources parlementaires, a pris à rebrousse-poil une bonne partie des « marcheurs ».

Le député LREM Saïd Ahamada a lui annoncé son intention de ne pas voter cet article « contre-productif en jetant un doute illégitime sur toutes les interventions policières ».

Un autre sous couvert d’anonymat concède son scepticisme sur l’avenir d’une telle disposition en cas de saisine du Conseil Constitutionnel.

Plus de 1.300 amendements ont été déposés. L’un d’eux, du gouvernement, veut autoriser les polices municipales à utiliser des drones pour certaines missions, sur autorisation du préfet.

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Politique

Le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base « de concessions réciproques »

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Le PS prêt à négocier avec les macronistes et LR sur la base "de concessions réciproques"

Le Parti Socialiste, sous la direction d’Olivier Faure, se dit prêt à entamer des pourparlers avec les macronistes et la droite pour former un gouvernement temporaire.

Dans une démarche inédite, le Parti Socialiste (PS) montre une ouverture significative envers les macronistes et Les Républicains (LR) pour constituer un gouvernement d’unité nationale. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a exprimé lors d’une interview sur franceinfo sa volonté de négocier des « concessions réciproques » afin de sortir de l’impasse politique actuelle. Cette proposition intervient dans un contexte où le pays ne peut se permettre de rester paralysé par les querelles partisanes.

La stratégie du PS repose sur un compromis temporel, envisageant la formation d’un gouvernement à durée limitée. Ce gouvernement serait le fruit d’une négociation préalable, orchestrée par un « préfigurateur » désigné par Emmanuel Macron. L’objectif est de trouver un terrain d’entente sur des sujets cruciaux, tels que les retraites, où le PS propose un gel de la réforme plutôt qu’une abrogation immédiate, afin de permettre une conférence de financement ultérieure. Cette approche pragmatique reflète une volonté de dialogue et de recherche de solutions concrètes.

Faure reconnaît que les discussions excluront les forces du Nouveau Front populaire, notamment les Insoumis, qui se sont auto-exclus du processus. Cependant, il invite Laurent Wauquiez et LR à participer aux négociations, sous réserve de concessions mutuelles. Cette ouverture illustre une flexibilité politique rare, où le PS accepte de faire des compromis sur des positions traditionnellement fermes, comme la réforme de l’ISF, où il envisage un rétablissement rapportant 15 milliards d’euros au lieu des trois initialement proposés.

Le PS, sans majorité absolue, se trouve contraint de naviguer dans un paysage politique fragmenté. Faure insiste sur le fait que son parti n’abandonne pas ses valeurs, mais qu’il est prêt à faire des concessions pour le bien commun. « Je suis prêt à entrer en discussion. Ça ne veut pas dire que je suis prêt à dire que je suis devenu macroniste », souligne-t-il, marquant ainsi une distinction claire entre compromis et reniement idéologique.

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« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron

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"Bavardage creux", "dérive préoccupante" : les politiques réagissent à l'allocution d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.

Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.

Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.

Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.

Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.

L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

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Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou

Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.

La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.

Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.

Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.

Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.

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