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L’ensemencement des nuages à Delhi, une solution contestée face au smog persistant

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Alors que la capitale indienne étouffe sous un brouillard toxique, les premières tentatives de pluies artificielles suscitent le scepticisme des experts et des défenseurs de l’environnement.

Un avion léger a récemment survolé la mégapole de trente millions d’habitants pour disperser des produits chimiques dans l’atmosphère, dans l’espoir de provoquer des précipitations capables de purifier l’air. Cette technique d’ensemencement des nuages, maintes fois reportée, a nécessité un investissement de plus de trois cent dix mille euros selon les médias locaux. Les conditions météorologiques se sont pourtant avérées défavorables lors de ces premiers essais, avec une couverture nuageuse et un taux d’humidité insuffisants pour obtenir des résultats significatifs.

Les autorités reconnaissent les limites de cette expérimentation tout en maintenant leur volonté de poursuivre les tests. Un responsable politique a souligné que le succès ne pouvait être attendu dès la première tentative. Cette initiative s’inscrit dans une série de mesures coûteuses déjà déployées contre la pollution, comme l’installation de tours purificatrices ou l’utilisation de drones arroseurs, sans effets durables observés.

La situation environnementale reste préoccupante. Les concentrations de particules fines PM2,5 dépassent régulièrement les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, parfois jusqu’à vingt fois la limite quotidienne. Une récente étude scientifique évalue à 3,8 millions le nombre de décès attribuables à la pollution atmosphérique en Inde sur la dernière décennie.

Les spécialistes du climat rappellent que l’ensemencement des nuages, inventé dans les années 1940, ne peut créer de l’humidité là où elle n’existe pas. Même en cas de succès, son impact resterait temporaire, les niveaux de pollution retrouvant rapidement leur intensité après les précipitations. Des chercheurs dénoncent une approche gadget qui détourne l’attention des véritables solutions. La réduction durable de la pollution passerait plutôt par l’adoption de carburants propres, une meilleure gestion des déchets et une application rigoureuse de la réglementation environnementale.

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