Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

Le Mali reprend le contrôle de sa plus grande mine d’or face au géant canadien Barrick

Article

le

Un tribunal malien a placé sous tutelle administrative le site stratégique de Loulo-Gounkoto, au cœur d’un conflit entre l’État et l’entreprise minière.

Le tribunal de commerce de Bamako a ordonné la mise sous administration provisoire pour six mois de la mine d’or de Loulo-Gounkoto, exploitée majoritairement par le canadien Barrick. Cette décision intervient après des mois de tensions entre les autorités maliennes et le groupe minier, accusé de ne pas respecter ses obligations fiscales.

La junte au pouvoir, qui réclame depuis des mois une révision des termes du partenariat, justifie cette mesure par la nécessité de relancer l’activité minière, suspendue depuis janvier. Le site, l’un des plus riches gisements aurifères au monde, représente un enjeu économique majeur pour le Mali, où l’or contribue à près d’un quart des recettes publiques.

Barrick a réagi en confirmant la perte du contrôle opérationnel de la mine et en rappelant avoir engagé une procédure d’arbitrage international devant le CIRDI, une instance de la Banque mondiale. L’entreprise dénonce des actions « injustifiées », notamment la saisie de trois tonnes d’or en janvier et la détention de quatre employés maliens depuis novembre.

De son côté, l’État malien affirme agir pour protéger ses intérêts économiques, dans un contexte de réforme du code minier visant à renforcer la souveraineté nationale sur les ressources naturelles. Les autorités réclament des centaines de millions de dollars d’arriérés d’impôts et entendent obtenir une meilleure redistribution des revenus miniers.

Cette confrontation s’inscrit dans une stratégie plus large de la junte, arrivée au pouvoir par un coup d’État en 2020, qui fait de la lutte contre la corruption et de la réappropriation des richesses nationales ses priorités. Le Mali, l’un des pays les plus pauvres au monde, cherche ainsi à maximiser les retombées de son secteur aurifère, tout en s’affirmant face aux multinationales étrangères.

Les prochains mois seront décisifs pour savoir si les négociations aboutiront à un compromis ou si le conflit juridique et économique s’envenimera davantage.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus