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Le lac Tanganyika engloutit le quotidien des Burundais : une crise humanitaire silencieuse

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Des milliers de familles déplacées, des maisons englouties et des récoltes perdues : le réchauffement climatique frappe de plein fouet les rives du lac Tanganyika, plongeant les habitants dans une précarité extrême.

Sur les rives du lac Tanganyika, deuxième plus grand lac d’Afrique, des villages entiers disparaissent sous les eaux. Depuis 2018, le niveau du lac ne cesse de monter, submergeant habitations, écoles et terres agricoles. Les crues répétées ont transformé des quartiers autrefois dynamiques en paysages désolés, où seules quelques structures émergent encore, témoins d’une vie passée.

Les habitants, comme Asha, une mère de quatre enfants, racontent leur impuissance face à cette catastrophe. Après avoir fui une première fois en 2023, sa famille a dû abandonner un site de déplacement temporaire, lui aussi envahi par les eaux. De retour à Gatumba, en périphérie de Bujumbura, ils survivent tant bien que mal, coincés entre la faim et le manque de ressources. « Nous n’avons nulle part où aller », confie-t-elle, les pieds dans l’eau stagnante de son salon.

Le phénomène, amplifié par le réchauffement climatique, a des conséquences dramatiques pour le Burundi, l’un des pays les plus pauvres au monde. Les inondations ont détruit les récoltes, privant des milliers de personnes de leurs moyens de subsistance. Les enfants, privés d’école, errent sur des radeaux de fortune au milieu des ruines. Les maladies hydriques, comme le choléra, se propagent dans les eaux contaminées, aggravant encore la crise sanitaire.

Certaines familles, comme celle d’Ariella, ont trouvé refuge dans des camps éloignés des zones inondables. Mais là aussi, les conditions de vie sont précaires. Les terres arides offrent peu de perspectives, et l’aide humanitaire se raréfie. « Nous avons tout perdu », murmure-t-elle, refusant de retourner près du lac, désormais peuplé de crocodiles et d’hippopotames.

Les experts soulignent que cette montée des eaux, bien que cyclique, a été exacerbée par le changement climatique et une urbanisation incontrôlée. Des solutions comme la construction de digues sont envisagées, mais leur réalisation prendra des années. En attendant, les habitants s’organisent comme ils peuvent, érigeant des barrières de fortune ou installant des abris sur les toits.

Pourtant, malgré leur résilience, l’avenir reste incertain. Sans intervention majeure, des milliers de Burundais risquent de sombrer un peu plus dans la misère, victimes d’une crise climatique dont ils ne sont pas responsables.

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