Culture
Le cinéma mondial va célébrer ses grandes retrouvailles à Cannes
Des retrouvailles, presque comme avant : de Catherine Deneuve à Spike Lee en passant par Sean Penn et Marion Cotillard, le cinéma mondial a rendez-vous mardi sur la Croisette pour le coup d’envoi du premier Festival de Cannes depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Le plus important festival du monde, qui se tient d’habitude en mai mais a dû être décalé à cause de la crise sanitaire, doit décerner ses prix le 17 juillet, dont la prestigieuse Palme d’Or, remportée en 2019 par le Sud-Coréen Bong Joon-ho pour « Parasite ».
Sur la croisette plus de couvre-feu, ni de jauges dans les salles, mais le masque reste de vigueur en intérieur : « L’épidémie n’est pas vaincue, la prudence doit être de mise. On a l’habitude de s’embrasser en haut des marches, on ne s’embrassera plus… Mais le coeur y sera tout autant », a déclaré le délégué général du festival Thierry Frémaux.
Au total, 24 films en compétition officielle seront projetés aux milliers de festivaliers et à un jury présidé par le cinéaste new-yorkais Spike Lee, déjà désigné en 2020 et qui a accepté de rempiler, après l’annulation de l’an dernier.
L’accompagneront cinq femmes et trois hommes, dont la star du cinéma coréen Song Kang-ho (qui jouait le père dans « Parasite ») ou la chanteuse Mylène Farmer, figure de la pop culture française.
Côté films, l’inclassable Leos Carax ouvrira la compétition avec « Annette », une comédie musicale avec Adam Driver et Marion Cotillard, dont le scénario et la musique ont été écrits par les Sparks, groupe américain aussi discret qu’influent.
La compétition compte de prestigieux cinéastes, certains déjà couronnés à Cannes comme l’Italien Nanni Moretti (« Tre Piani »), Jacques Audiard pour « Les Olympiades » tourné dans le XIIIe arrondissement de Paris, ou Apichatpong Weerasethakul pour son premier film en anglais hors de Thaïlande (« Memoria »), avec Tilda Swinton et Jeanne Balibar.
Mais elle met aussi à l’honneur des artistes comme le Marocain Nabil Ayouch, l’auteur de « Much Loved », dont le film « Haut et Fort » prend le pouls de la jeunesse marocaine et de ses aspirations, ou le Russe Kirill Serebrennikov (« Petrov’s Flu »), dont le fauteuil devrait rester vide car il est interdit de sortie du territoire russe.
« Un beau voyage »
Des questions identitaires aux mystères du couple, avec aussi une présence en force de la musique – du rap des Français de NTM au Velvet Underground – Cannes promet un vaste panorama de la création. Beaucoup de films sélectionnés « ont la fièvre, une force de combat et, additionnés les uns aux autres, vont nous permettre (…) peut-être encore plus cette année, de faire un beau voyage », selon M. Frémaux.
Au total, plus de 80 films (voire plus de 120 avec les sections parallèles) seront projetés jusqu’à la soirée de clôture, qui devrait s’achever dans des rires avec la projection du nouvel opus de la comédie parodique d’espionnage « OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire ».
Si le jury et le comité de sélection sont majoritairement féminins, seuls quatre réalisatrices, dont trois Françaises, sont en lice pour la Palme d’Or, remportée une seule fois par une femme, Jane Campion, en 1993 (« La leçon de piano »). Mais elles sont beaucoup plus présentes en dehors de la Compétition officielle, comme dans la sélection « Un certain regard », consacrée aux nouveau talents.
Le Festival, qui a annoncé une série d’engagements pour réduire son impact sur l’environnement, un sujet que la crise climatique rend incontournable aussi dans le milieu du cinéma, a programmé une sélection éphémère de films sur l’environnement, dont une « comédie climatique » signée Louis Garrel.
Après les confinements stricts, les fermetures de cinémas, les festivals comme Berlin ou Sundance qui se sont tenus en ligne – ce que Cannes a toujours refusé – puis une cérémonie des Oscars en demi-teinte, le Festival doit aussi être l’occasion de renouer avec le glamour et les stars.
Parmi les moments les plus attendus de cette édition, que Thierry Frémaux veut « collector », le grand retour de Catherine Deneuve sur la Croisette, 57 ans après la Palme d’Or reçue par « Les Parapluies de Cherbourg » ou la remise d’une Palme d’Or d’honneur à Jodie Foster, qui avait foulé le tapis rouge, enfant.
Sur le tapis rouge, le Festival aura ses incontournables, comme Léa Seydoux, Tilda Swinton ou la Luxembourgeoise Vicky Krieps…
Pour tous, le pass sanitaire sera de rigueur et pour ceux qui ne sont pas vaccinés, des tests seront réalisés toutes les 48 heures gratuitement sur place.
Culture
Les descendants de Gustave Eiffel s’opposent au maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel
Alors que la maire de Paris souhaite conserver les anneaux olympiques sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, les héritiers de Gustave Eiffel réaffirment leur désaccord. Ils proposent un transfert symbolique des anneaux à Los Angeles d’ici fin 2024.
L’installation des anneaux olympiques sur la tour Eiffel, symbole incontournable de Paris, suscite un vif débat entre la municipalité et les descendants de son créateur, Gustave Eiffel. L’Association des descendants de Gustave Eiffel (Adge) s’est à nouveau exprimée, dimanche, en réaffirmant sa ferme opposition à la volonté de la maire Anne Hidalgo de maintenir cette installation jusqu’en 2028, au-delà de l’échéance olympique parisienne de 2024.
Dans un communiqué, les descendants expriment leur satisfaction quant à la présence temporaire des anneaux durant les Jeux, mais insistent sur la nécessité de les retirer dès la fin de l’année olympique. En cause, une « altération substantielle » de l’esthétique et du symbole de la tour Eiffel, qu’ils jugent incompatible avec l’œuvre originelle de leur ancêtre. Selon eux, les anneaux, de par leur taille imposante et leurs couleurs vives, perturbent l’harmonie visuelle de ce monument iconique, modifiant ses formes épurées et symbolisant une rupture avec son histoire.
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions avec la mairie, qui défend de son côté une démarche visant à prolonger l’esprit olympique à travers cette installation. Anne Hidalgo avait réitéré son souhait de voir les anneaux perdurer sur la tour Eiffel jusqu’aux Jeux de Los Angeles en 2028, insistant sur leur potentiel à renforcer le lien entre ces deux événements planétaires. Toutefois, ce projet a provoqué un tollé parmi les défenseurs du patrimoine parisien et les opposants politiques, arguant que la tour, patrimoine universel, ne doit pas devenir le support de symboles événementiels temporaires au-delà de son rôle dans les Jeux de Paris.
Les descendants d’Eiffel vont plus loin en suggérant une alternative à la prolongation des anneaux. Ils proposent que, tout comme la flamme olympique sera transmise à Los Angeles à la fin des Jeux de 2024, la Ville de Paris pourrait symboliquement transférer les anneaux à la cité californienne. Ce geste marquerait, selon eux, la clôture de l’année olympique et préserverait l’intégrité visuelle de la tour Eiffel tout en respectant la continuité symbolique des Jeux.
Soucieux de protéger l’héritage de Gustave Eiffel, les membres de l’Adge rappellent avoir consulté un cabinet juridique afin de défendre leur position. Pour eux, l’accrochage des anneaux ne relève pas seulement d’une question esthétique, mais touche également au symbole que représente la tour, monument synonyme de neutralité et de paix, dénué de toute association directe avec les Jeux olympiques au fil de son histoire.
Ce débat soulève des questions plus larges quant à l’utilisation des monuments historiques dans le cadre d’événements mondiaux. Si certains y voient une opportunité de rayonnement international, d’autres, comme les héritiers d’Eiffel, insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité des œuvres architecturales majeures. Le dialogue entre la mairie de Paris et les représentants de Gustave Eiffel reste ouvert, dans l’espoir de trouver un compromis respectant à la fois l’esprit des Jeux et celui de la tour Eiffel, emblème éternel de la capitale française.
Culture
Décès : Alain Delon, icône du cinéma, s’est éteint à 88 ans
Le légendaire acteur français Alain Delon, qui a marqué le cinéma de son empreinte, est décédé à l’âge de 88 ans, entouré de ses proches dans sa maison de Douchy.
Un monstre sacré du cinéma français est parti. Alain Delon, figure emblématique du grand écran, est décédé à l’âge de 88 ans. La triste nouvelle a été annoncée ce dimanche matin par ses trois enfants, Alain-Fabien, Anouchka, et Anthony, dans un communiqué commun transmis à l’AFP.
« Alain Fabien, Anouchka, Anthony, ainsi que (son chien) Loubo, ont l’immense chagrin d’annoncer le départ de leur père. Il s’est éteint sereinement dans sa maison de Douchy, entouré de ses trois enfants et des siens », ont-ils déclaré d’une même voix.
L’acteur légendaire de « Plein soleil » et « Le Samouraï », qui a captivé des générations de spectateurs, a rejoint les étoiles, un adieu poétique faisant écho à la symbolique chère à Delon. « Il s’en est allé rejoindre (la Vierge) Marie parmi ses étoiles si chères à son cœur. Sa famille vous prie de bien vouloir respecter son intimité, dans ce moment de deuil extrêmement douloureux », poursuit le communiqué. Alain Delon est décédé « très tôt au milieu de la nuit », ont précisé ses enfants.
Rarissime à l’écran depuis la fin des années 90, Alain Delon avait toutefois fait les gros titres à l’été 2023, lorsque ses enfants avaient porté plainte contre sa dame de compagnie, Hiromi Rollin, qu’ils accusaient d’abus de faiblesse. Cette affaire avait ravivé les tensions familiales, ses enfants se déchirant publiquement sur l’état de santé de la star, affaiblie par un lymphome et un AVC en 2019.
En mai 2019, Alain Delon avait fait une dernière apparition marquante sur la scène du Festival de Cannes, recevant une Palme d’or d’honneur, non sans émotion. « C’est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant », avait déclaré l’acteur avec son style unique, lors de cette cérémonie. Delon, qui a marqué l’histoire du cinéma avec des films comme « Plein soleil » (1960), « Rocco et ses frères » (1960), « Le Guépard » (1963), et « La Piscine » (1969), s’en va en laissant derrière lui une carrière légendaire et des millions de fans en deuil.
Culture
Culture : L’Opéra en Afrique du Sud connaît une renaissance spectaculaire
Avec des figures emblématiques comme la soprano Pretty Yende, l’opéra en Afrique du Sud connaît une véritable renaissance depuis la fin de l’apartheid, s’enrichissant des traditions chorales locales.
L’Opéra du Cap, au cœur de ce renouveau, adapte ses productions pour un public plus familier des chants polyphoniques a capella que de la musique classique occidentale. Fondé par Angelo Gobbato en 1999, cinq ans après l’élection de Nelson Mandela, l’Opéra du Cap est devenu un symbole de transformation et d’inclusion.
Lors de ses débuts, toutes les têtes d’affiche étaient des artistes étrangers. Aujourd’hui, les productions sont presque exclusivement composées de chanteurs sud-africains, reflétant la diversité du pays. L’intérêt pour l’opéra s’est particulièrement accru parmi les jeunes talents noirs, attirés par la formation offerte à l’école d’opéra du Cap.
Angelo Gobbato se souvient de l’afflux soudain d’étudiants noirs après la fin de l’apartheid, un phénomène inédit dans une école jusque-là fréquentée principalement par des étudiants métis. Parmi ces nouveaux venus se trouve Pretty Yende, qui a récemment chanté au couronnement du roi Charles III, et dont le parcours illustre cette nouvelle ère pour l’opéra sud-africain.
Les chanteurs sud-africains, souvent issus de chorales locales, apportent une passion et une profondeur émotionnelle qui résonnent avec le public. L’opéra, autrefois réservé à une élite blanche, s’ouvre désormais à une audience plus large, comme en témoigne la soprano Britanny Smith, star de la récente production de Lucia di Lammermoor.
L’Opéra du Cap, ainsi que l’école d’opéra de l’Université du Cap, sont à l’avant-garde de cette évolution, dénichant des talents prometteurs dans les écoles et les townships défavorisés. Les histoires universelles mises en scène par l’opéra trouvent un écho particulier chez les Sud-Africains, abordant des thèmes de politique, de sexe, de violence et de mort, comme le souligne le baryton Conroy Scott.
Les productions sud-africaines de grands classiques de l’opéra se distinguent par leur ancrage local. La Bohème, par exemple, a été transposée dans le District Six du Cap, détruit sous l’apartheid, tandis que Porgy and Bess a été réimaginé dans un bidonville de Soweto. Ces adaptations rendent l’opéra plus accessible et pertinent pour le public sud-africain, marquant une nouvelle ère de créativité et d’inclusion dans le paysage culturel du pays.
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