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La Manche, théâtre d’une quête désespérée vers l’Angleterre

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Sur les plages du Nord, des scènes de chaos se répètent chaque jour, entre espoirs brisés et traversées périlleuses.

À l’aube, la plage de Gravelines s’anime d’une agitation tragique. Des dizaines de migrants, scrutés par les forces de l’ordre, tentent l’impossible : embarquer sur des canots fragiles pour gagner les côtes britanniques. Certains y parviennent, d’autres restent sur le sable, le regard vide, tandis que les vagues emportent leurs rêves.

Les traversées, malgré leur dangerosité, se multiplient avec l’arrivée des beaux jours. Vendredi dernier, près d’un millier de personnes ont atteint l’Angleterre. Un chiffre qui masque une réalité brutale : depuis janvier, au moins quinze morts sont à déplorer, s’ajoutant aux 78 victimes de l’année précédente.

Ce matin-là, deux groupes se distinguent. Le premier, équipé de gilets de sauvetage, tente une percée sous les gaz lacrymogènes avant de se réfugier près de la centrale nucléaire. Le second attend, immobile, un hypothétique embarquement. Soudain, un canot surgit au large. La ruée vers l’eau tourne au désordre : cris, chutes, enfants portés à bout de bras. Les passeurs, désormais organisés en « bateaux-taxis », optimisent leurs rotations au mépris des vies humaines.

Les autorités françaises, présentes mais impuissantes une fois les embarcations à flot, envisagent d’étendre leurs interventions jusqu’à 300 mètres des côtes. Une mesure encore théorique, tandis que sur place, policiers et marins assistent, contraints, à ces drames répétés.

Dans l’ombre, des milliers d’exilés survivent dans des campements insalubres autour de Calais et Loon-Plage. Les tensions y explosent régulièrement, comme en témoignent les récentes violences mortelles survenues ce week-end. Pendant ce temps, à Lille, s’ouvre le procès de dix passeurs accusés d’avoir provoqué un naufrage meurtrier en 2022.

Entre espoir et désillusion, la Manche reste un cimetière liquide pour ceux qui croient encore au mirage anglais.

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