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Économie

La Banque du Japon tire la sonnette d’alarme : croissance divisée par deux sous l’effet des tensions commerciales

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L’institution monétaire nippone revoit drastiquement à la baisse ses prévisions économiques, pointant du doigt l’impact des mesures protectionnistes américaines. Un coup de frein inattendu pour la quatrième puissance mondiale.

La Banque du Japon a choisi de maintenir son taux directeur à 0,5% ce jeudi, tout en annonçant un revirement spectaculaire dans ses anticipations économiques. L’institution divise par deux sa projection de croissance pour l’exercice 2025, la ramenant à seulement 0,5%, contre 1,1% précédemment estimé. Pour 2026, le scénario s’assombrit également, avec une prévision abaissée à 0,7%.

Ce pessimisme soudain s’explique principalement par l’escalade des tensions commerciales internationales. Les droits de douane américains sur les secteurs clés de l’automobile et de l’acier – qui représentent près du tiers des exportations nippones vers les États-Unis – pèsent lourdement sur les perspectives. Tokyo, qui envisageait des mesures de rétorsion, a temporairement gelé sa contre-offensive jusqu’en juillet.

L’institution monétaire met en garde contre un cercle vicieux : les barrières tarifaires mondiales pourraient non seulement freiner les échanges, mais aussi saper la confiance des entreprises et des consommateurs, avec des répercussions sur les marchés financiers. Le gouverneur de la BoJ souligne l’incertitude persistante quant à l’ampleur réelle de ces mesures protectionnistes, dont les effets restent difficiles à modéliser.

Parallèlement, le Japon doit composer avec une inflation tenace. L’indice des prix hors produits frais a atteint 3,2% en mars, bien au-delà de l’objectif officiel de 2%. La hausse des coûts énergétiques, après la réduction des subventions publiques, alimente cette pression. Si la BoJ a entamé un timide resserrement monétaire depuis 2024 après une décennie de taux quasi nuls, les turbulences économiques pourraient retarder de nouvelles augmentations.

Les analystes restent divisés sur la suite des événements. Certains estiment que l’impact des tensions commerciales sera moins sévère qu’anticipé, tandis que d’autres prédisent un net ralentissement de l’activité dès le second semestre. Une chose est sûre : le vent de pessimisme qui souffle sur Tokyo marque un tournant après des années d’optimisme affiché par les autorités monétaires.

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