La Banque d’Angleterre résiste à la pression, maintient ses taux face aux turbulences mondiales

Dans un contexte économique incertain, marqué par les tensions commerciales et les craintes liées à Donald Trump, la Banque d’Angleterre choisit la prudence en maintenant son taux directeur à 4,5%.

La Banque d’Angleterre a décidé de maintenir son taux directeur à 4,5% lors de sa réunion de politique monétaire, jeudi. Cette décision, largement anticipée, intervient dans un climat économique complexe, où l’inflation reste un défi majeur malgré une croissance britannique atone. Andrew Bailey, gouverneur de l’institution, a souligné que les taux devraient suivre une trajectoire descendante progressive, tout en reconnaissant les nombreuses incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale.

Parmi ces incertitudes figurent les récentes annonces commerciales des États-Unis, notamment les droits de douane, qui ont suscité des réactions internationales. La Banque d’Angleterre a indiqué que l’impact de ces mesures protectionnistes sur l’inflation britannique reste difficile à évaluer. Elle a également noté que les marchés financiers britanniques, bien que touchés par les évolutions mondiales, ont été moins affectés que ceux des États-Unis ou de la zone euro.

L’inflation au Royaume-Uni, bien qu’en recul par rapport à son pic de 11% fin 2022, reste élevée, avec une progression de 3% en janvier sur un an. Cette hausse, plus forte que prévu, s’accompagne d’une contraction du PIB de 0,1% sur le même mois. La Banque prévoit une légère accélération de l’inflation au cours de l’année, atteignant 3,75% au troisième trimestre, tout en maintenant une approche prudente pour ajuster ses taux.

Les analystes s’attendent à deux ou trois réductions de taux d’ici la fin de l’année, bien que la décision de jeudi ait montré une majorité solide en faveur du statu quo. Paul Dales, de Capital Economics, a noté que cette fermeté pourrait indiquer une réduction plus lente des taux si l’inflation devait augmenter davantage.

Par ailleurs, la Banque a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour le premier trimestre, à 0,25%, contre 0,1% précédemment. Cependant, elle reconnaît que les indicateurs économiques suggèrent une faiblesse persistante, notamment en ce qui concerne les intentions d’embauche. La confiance des entreprises reste fragile, en partie à cause des hausses d’impôts prévues par le gouvernement travailliste.

Sur les marchés, la livre sterling a légèrement reculé face au dollar, perdant 0,40% pour s’établir à 1,2951 dollar. Cette réaction modérée reflète l’absence de surprise dans la décision de la Banque. En parallèle, d’autres banques centrales ont également pris des décisions marquantes. La Banque de Suède a maintenu son taux directeur à 2,25%, tandis que la Banque nationale suisse a procédé à une cinquième réduction de taux en un an, le ramenant à 0,25%.

En somme, la Banque d’Angleterre navigue prudemment dans un environnement économique mondial instable, cherchant à équilibrer la lutte contre l’inflation et le soutien à une croissance fragile.