Le directeur du TIFF défend l’essence internationale du cinéma face aux menaces protectionnistes.
À l’heure où l’industrie cinématographique mondiale s’inquiète des récentes déclarations de l’ancien président américain sur des taxes douanières ciblant les productions étrangères, le directeur du Festival international du film de Toronto (TIFF) rappelle une évidence : le cinéma est par nature un art sans frontières. Dans un entretien exclusif, il souligne que Hollywood s’est toujours nourri de talents venus des quatre coins du globe, et que toute entrave à cette libre circulation nuirait à la créativité comme à l’économie du secteur.
Depuis ses origines, l’industrie hollywoodienne a bâti sa renommée sur un mélange unique de compétences internationales. Des réalisateurs européens aux acteurs canadiens, en passant par les techniciens du monde entier, cette diversité a façonné des œuvres cultes. Le directeur du TIFF insiste sur un point : imposer des barrières commerciales reviendrait à fragiliser un écosystème où la collaboration transcende les nationalités. Les studios américains eux-mêmes privilégient désormais des tournages à l’étranger, attirés par des incitations fiscales avantageuses, comme au Canada, où Toronto et Vancouver trustent les premières places des destinations préférées.
Si les intentions précises de l’ancien locataire de la Maison-Blanche restent floues, le simple énoncé de cette mesure a semé le doute parmi les professionnels. Une politique restrictive pourrait, selon le directeur du TIFF, priver Hollywood de nombreux talents canadiens, pourtant essentiels à son rayonnement. Des noms comme Ryan Gosling ou Rachel McAdams illustrent cette contribution majeure, tout comme les équipes techniques qui œuvrent dans l’ombre des blockbusters. Par ailleurs, face à un climat politique tendu, le Canada pourrait devenir une terre d’accueil pour des artistes américains en quête d’un environnement plus apaisé.
Au-delà des enjeux géopolitiques, le cinéma doit aussi se réinventer pour résister à la concurrence des plateformes numériques. Le TIFF mise sur une expérience immersive en salles, combinant projections, restauration et espaces de convivialité. Une stratégie pour redonner au public l’envie de partager des émotions collectives, loin de l’isolement des écrans domestiques. La 50e édition du festival, prévue en septembre, promet d’incarner cette vision ambitieuse, rappelant que le cinéma reste avant tout une aventure humaine.