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Glucksmann dévoile sa feuille de route pour 2027 : une gauche sociale-démocrate réinventée

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L’eurodéputé esquisse un projet ambitieux pour la France, mêlant écologie, justice sociale et renouveau démocratique, tout en prenant ses distances avec LFI.

Raphaël Glucksmann a présenté ce lundi les contours de sa vision politique, à mi-chemin entre manifeste et anticipation pour l’élection présidentielle de 2027. Sans officialiser sa candidature, le leader de Place publique entend incarner une gauche sociale-démocrate « fière de ses valeurs », rompant avec les alliances controversées avec La France insoumise. Son discours, teinté de fermeté, vise à redonner une colonne vertébrale à une famille politique souvent divisée.

L’ancien tête de liste aux européennes, crédité de 13,8 % des voix en juin, mise sur un travail de fond pour structurer son offre. Plus de 200 experts et 3 000 militants ont contribué à élaborer une quarantaine de propositions, organisées autour de trois piliers : transition écologique, revalorisation du travail et réforme démocratique. Parmi les mesures phares figurent une hausse du SMIC à 1 600 euros, une fiscalité rééquilibrée entre capital et travail, ou encore un plan industriel « fabriqué en France ».

Sur le plan institutionnel, Glucksmann prône une proportionnelle intégrale, un Premier ministre issu de la majorité parlementaire et un financement public des partis via l’impôt sur le revenu. Il réaffirme aussi son opposition à la réforme des retraites, tout en laissant la porte ouverte à des ajustements négociés. Autant de pistes destinées, selon lui, à « rendre sa souveraineté à la France » tout en évitant les pièges de l’ultra-libéralisme ou du populisme.

Le député européen assume une stratégie de distinction vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, qualifiant d' »hypocrisie » toute union forcée avec LFI. Une position qui séduit déjà une frange du Parti socialiste, comme en témoigne le ralliement de l’ex-macroniste Sacha Houlié. Mais Glucksmann refuse toute primaire, tablant sur une dynamique de vote utile. Son objectif ? Fédérer progressivement les forces de gauche « compatibles » avec sa ligne, sans pour autant renoncer à un partenariat privilégié avec le PS.

Entre discrétion tactique et ambition affichée, l’essayiste de 45 ans joue la carte de la préparation méthodique. Son projet, appelé à évoluer après des consultations locales, doit être finalisé d’ici juin 2026. Un calendrier qui laisse le temps de consolider son positionnement, tout en gardant un œil sur les aléas politiques, à commencer par une éventuelle dissolution. Reste à savoir si cette approche patiente suffira à imposer une alternative crédible face aux autres prétendants de gauche.

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