Gaza sous tension : les négociations de trêve au point mort, frappes meurtrières dans le nord
Alors que les discussions pour une trêve durable piétinent, des bombardements israéliens dans le nord de Gaza ont fait neuf victimes, dont quatre journalistes, exacerbant les tensions dans un contexte humanitaire déjà critique.
Les pourparlers entre Israël et le Hamas, médiatisés par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis, restent dans l’impasse. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé samedi sa position inflexible, exigeant la libération immédiate de onze otages vivants et la restitution de la moitié des otages décédés. Cette posture contraste avec l’offre du Hamas, qui propose de libérer un otage israélo-américain et de restituer les corps de quatre autres. Les deux camps s’accusent mutuellement de manipuler les négociations, plongeant les discussions dans une impasse inquiétante.
Dans le même temps, les frappes israéliennes se poursuivent dans la bande de Gaza, malgré la trêve fragile en vigueur depuis janvier. Samedi, des bombardements à Beit Lahia, dans le nord du territoire, ont coûté la vie à neuf personnes, dont quatre journalistes palestiniens. Ces derniers travaillaient pour la Fondation Al-Khair, une organisation humanitaire, et préparaient des reportages sur les activités de l’association pendant le ramadan. L’armée israélienne a justifié ces frappes en affirmant avoir ciblé des « terroristes » opérant un drone, une version contestée par les autorités locales et les organisations de défense des droits de l’homme.
Le Hamas a dénoncé un « massacre horrible », qualifiant ces attaques de violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu. Le Syndicat des journalistes palestiniens a, quant à lui, accusé Israël de cibler systématiquement les médias, une pratique qu’il considère comme un crime de guerre. Depuis le début du conflit, plus de 140 journalistes ont perdu la vie à Gaza, selon Reporters sans frontières (RSF), soulignant les risques encourus par les professionnels des médias dans cette zone de guerre.
Sur le terrain, la situation humanitaire reste désastreuse. Plus de 48 000 personnes ont été tuées depuis le début de l’offensive israélienne, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l’ONU. Les civils paient un lourd tribut, tandis que les infrastructures médicales et les services essentiels sont au bord de l’effondrement. À Tel-Aviv, des milliers de manifestants ont réclamé samedi la libération de tous les otages encore détenus à Gaza, témoignant de l’urgence d’une résolution durable.
Alors que les négociations patinent et que les violences persistent, l’espoir d’une paix durable s’éloigne. Les deux parties campent sur leurs positions, laissant la population civile prise en étau dans un conflit qui semble sans fin.