Européennes 2024 – les dépenses de Marion Maréchal et Bardella refusées par la CNCCFP !

Des frais exorbitants retoqués par centaines de milliers d’euros pour les européennes 2024.

Les comptes de campagne de Marion Maréchal et Jordan Bardella ont été sévèrement corrigés. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a refusé de valider près de 400 000 euros de dépenses pour la tête de liste de Reconquête! lors des élections européennes de juin 2024. Plus de 220 000 euros ont été retranchés du budget du président du Rassemblement national (RN). Ces chiffres, révélés par Le Canard enchaîné dans son édition du 11 mars 2025 et complétés par des détails précis, exposent une série de frais jugés injustifiés ou exagérés par l’instance de contrôle.

Pour Marion Maréchal, les irrégularités s’accumulent. La CNCCFP a retoqué 90 000 euros pour une « prestation de conseil » mal documentée, estimant qu’elle manquait de justificatifs concrets. Une facture de 18 112 euros pour la location de trois appartements à Boulogne-Billancourt a aussi été écartée. La commission a refusé de faire passer cela pour une dépense électorale légitime. Plus troublant encore. Maréchal a tenté de faire prendre en charge par l’État 178 217 euros de salaires pour des employés de Reconquête!, un montant jugé hors cadre. La protection rapprochée de la candidate, facturée 111 744 euros, a été qualifiée de « déraisonnable ». Ce poste inclut des frais bien supérieurs aux normes habituelles pour ce type de service.

Jordan Bardella n’est pas en reste. La CNCCFP a invalidé 124 000 euros de primes exceptionnelles versées à 31 salariés du RN, considérées comme excessives pour une campagne électorale. Des dépenses plus modestes, mais tout aussi contestées, ont attiré l’attention. Une soirée à 1 200 euros, une dégustation de vin à 400 euros et des tickets d’entrée au Salon de l’agriculture pour 800 euros ont été retoqués. Plus de 10 000 euros de repas, sans justificatifs suffisants, ont également été exclus. La protection rapprochée de Bardella pose aussi question. Facturée 1 308 euros par jour, contre 780 euros habituellement pour le RN, cette somme a été jugée disproportionnée par la commission.

Les conséquences financières sont significatives. Sur un total de 1,8 million d’euros dépensés par Marion Maréchal, seuls 1,4 million ont été approuvés pour remboursement public. Pour Jordan Bardella, sur 8,2 millions d’euros engagés, la somme validée chute à 8 millions. Ces retraits, détaillés dans Le Canard enchaîné, ne sont pas inédits pour le RN. En 2019, la campagne de Bardella avait déjà perdu 1 million d’euros pour des motifs similaires. « Prestations injustifiées, sécurité surfacturée, primes irraisonnables… », écrit le journal, synthétisant le constat implacable de la CNCCFP. Ces pratiques mettent en évidence une gestion critiquée des fonds publics destinés aux campagnes.

Les deux figures d’extrême droite réagissent avec retenue. Marion Maréchal, désormais eurodéputée, n’a pas commenté publiquement ces chiffres au 11 mars 2025. Jordan Bardella a affirmé que son parti « respecte les règles ». Il a laissé entendre que certaines décisions seraient contestées devant les tribunaux. La CNCCFP n’a pas encore rendu son rapport officiel. Les données publiées par Le Canard enchaîné s’appuient toutefois sur des sources proches du dossier, jugées crédibles. Ces coupes ne touchent pas directement les finances personnelles des candidats. Elles contraignent néanmoins Reconquête! et le RN à trouver des fonds pour compenser ces pertes.

Ce nouvel épisode soulève des questions récurrentes sur la transparence financière à l’extrême droite. Marion Maréchal et Jordan Bardella, concurrents lors des européennes, se retrouvent sous le même feu des critiques pour leur gestion budgétaire. Ces révélations, à quelques mois des prochaines échéances électorales, pourraient alimenter les débats sur l’utilisation des ressources publiques. La suite dépendra des recours éventuels annoncés par le RN. Pour l’instant, l’affaire expose une fois de plus les tensions entre partis politiques et organes de contrôle.