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Face aux critiques, Macron se pose en « Monsieur vaccin » et met la pression sur les labos

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Monté en première ligne sur les vaccins mardi soir face aux critiques, Emmanuel Macron accentue la pression sur les labos pour accroître la production de vaccins en France contre le Covid-19, promettant une vaccination pour tous les adultes volontaires « d’ici la fin de l’été ».

Pour tenter de couper court aux accusations de manque d’autonomie stratégique dans la production de vaccins, Emmanuel Macron a annoncé que plusieurs sites français démarreraient bientôt la production: un sous-traitant commencera à produire en France « courant mars » le vaccin de Moderna et un autre lancera « courant avril » la production de celui de Pfizer/BioNTech, a précisé mercredi la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher.

Le chef de l’Etat a réuni mercredi matin à l’Elysée un nouveau Conseil de défense sanitaire mais aucune nouvelle restriction n’est attendue à la traditionnelle conférence de presse de jeudi.

« Ce n’est pas notre stratégie de vaccination qui permettra d’éviter à court terme un reconfinement ou non », a insisté mardi soir Emmanuel Macron dans une déclarations surprise sur TF1, en même temps qu’Angela Merkel intervenait sur la télévision publique allemande ».

« Il y a chez le chef de l’Etat une vraie volonté de montrer que le +monsieur vaccin+, c’est lui. Si la campagne est un échec, il lui sera attribué. Si c’est une réussite, aussi », commente un conseiller de l’exécutif.

« Vigilance accrue »

L’exécutif insiste sur le rôle central joué par les Français, qui pourront partir en vacances à partir de la semaine prochaine, mais avec « une vigilance accrue et renforcée de chacun d’entre nous », selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal qui a également insisté sur la nécessité de recourir plus largement au télétravail.

La « mobilisation nationale pour éviter un reconfinement » vise notamment à limiter la propagation des variants anglais et sud-africain, plus contagieux. Leur augmentation « est estimée (à) +50% chaque semaine » mais reste « moins importante » que dans les autres pays, a souligné le porte-parole.

Le chef de l’Etat a convoqué mardi les grands laboratoires français et européens pour les encourager à accélérer la production. Il a aussi estimé que « début mars » auront été vaccinés les 80% des pensionnaires des Ehpad qui le souhaitent, soit 500.000 personnes.

Les Français disposent depuis mardi d’un troisième vaccin, celui d’AstraZeneca, mais qui n’est pas recommandé pour les plus de 65 ans, faute de données suffisantes sur son efficacité dans cette classe d’âge.

L’Etat suivra l’avis de la HAS, a annoncé Emmanuel Macron mardi soir. La France rejoindra la liste des pays qui déconseillent le vaccin d’AstraZeneca aux plus âgés, prenant le contre-pied des recommandations de l’Agence européenne des médicaments (EMA), comme l’Allemagne, la Suède, la Pologne ou l’Italie. La Suisse a par ailleurs demandé mercredi de « nouvelles études » sur ce vaccin.

« Pfizer a diminué sa production, (mais) a déjà rattrapé son retard dans les chaines françaises. Il a plus livré qu’il ne le devait initialement. Moderna devrait corriger dans les 3-4 semaines qui viennent. AstraZeneca, ça devrait prendre plus de temps » mais d’autres vaccins « vont peut-être arriver plus tôt que prévu » comme ceux de Janssen et Novavax, a espéré Mme Pannier-Runacher.

Ouverture sur le vaccin russe

Emmanuel Macron s’est aussi montré ouvert à l’utilisation du vaccin russe, Spoutnik-V – dont la revue The Lancet vient de confirmer l’efficacité à 91,3%, si les autorités de santé le valident. « Le président et la chancelière (Angela Merkel) sont parfaitement sur la même ligne », qui est de considérer, au delà de toute « approche géopolitique », que « tous les vaccins qui répondraient aux conditions de sécurité sanitaire et prouveraient leur efficacité (…) sont les bienvenus sur le territoire européen », a précisé un conseiller de l’Elysée.

Cette décision a été saluée par plusieurs responsables politiques, dont Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Marine Le Pen (RN), qui a appelé à travailler « en bonne intelligence avec la Russie » et à ne pas laisser « l’idéologie antirusse ruiner nos capacités à vacciner nos compatriotes! ».

Le chef du PCF Fabien Roussel, qui avait appelé à manifester devant le siège de Pfizer à Paris, a lui estimé que c’était « la panique à bord à l’Elysée” et répété que les vaccins découverts devaient « tomber dans le domaine public”.

Lundi soir, on comptait plus de 1,54 million de premières injections en France, alors que 2,6 millions de doses ont déjà été reçues et 1,1 million sont attendues d’ici la fin de la semaine.

Le coronavirus circule toujours activement dans le pays, avec plus de 23.000 cas positifs mardi. Les hôpitaux restent proches de la saturation avec 28.029 patients ainsi que 3.270 patients en réa, des chiffres qui continuent à progresser lentement. Plus de 77.000 malades du Covid sont décédés en France.

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Fin de vie: Vautrin marque sa préférence pour un seul texte

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Fin de vie: Vautrin marque sa préférence pour un seul texte

Catherine Vautrin soutient un texte unique sur la fin de vie, malgré les divergences au sein du gouvernement.

La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a exprimé mardi son inclination pour un projet de loi unique sur la fin de vie, en opposition à la proposition de François Bayrou de séparer les aspects relatifs aux soins palliatifs et à l’assistance au décès. Cette position de Vautrin, qui privilégie la clarté et l’unité du texte, reflète les tensions et les débats en cours au sein du gouvernement et de l’Assemblée nationale sur cette question sensible.

Le débat autour de la fin de vie en France prend une tournure complexe avec des divergences marquées entre les membres du gouvernement et les parlementaires. D’un côté, Catherine Vautrin, ministre de la Santé, défend l’idée d’un texte de loi unifié qui englobe à la fois les soins palliatifs et la fin de vie. Selon elle, cela permettrait aux citoyens de comprendre clairement les intentions du gouvernement et de voter sur un ensemble cohérent. Elle a souligné que cette approche a l’avantage de ne pas diviser les votes, évitant ainsi que ceux opposés à l’assistance au décès ne rejettent l’ensemble du texte.

D’un autre côté, François Bayrou, ministre de la Justice, prône la séparation des deux aspects pour permettre un vote distinct sur les soins palliatifs et sur la fin de vie. Cette position, qui s’appuie sur une séparation stricte du politique et du religieux, vise à donner aux députés la possibilité de se prononcer différemment sur chaque sujet. Cependant, cette proposition a suscité des critiques de la part de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et a été rejetée par une majorité des députés.

La ministre a également évoqué les efforts financiers pour renforcer les soins palliatifs, notant une augmentation de 100 millions d’euros dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cet investissement vise à ouvrir 15 nouveaux services de soins palliatifs, répondant à un besoin urgent dans 22 départements actuellement dépourvus de telles structures.

En ce qui concerne le calendrier, Vautrin a indiqué que les discussions devraient se conclure avant la fin de la session ordinaire, soit avant le 30 juin. Elle a souligné la nouveauté de la composition de l’Assemblée, avec 162 nouveaux députés, et l’absence de discipline de groupe sur ce texte, ce qui rend l’issue incertaine.

La question de la fin de vie touche à des valeurs profondes, comme l’a noté Bayrou, et engage la société dans un débat éthique et moral. L’association « Les 184 », issue de la convention citoyenne sur la fin de vie, a récemment interpellé le président Emmanuel Macron, lui rappelant son engagement pour une loi unique, ajoutant ainsi une pression supplémentaire sur le gouvernement pour trancher cette question délicate.

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Droit du sol, identité française: Bayrou prêt à entrer dans un large débat

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Droit du sol, identité française: Bayrou prêt à entrer dans un large débat

Le Premier ministre François Bayrou a récemment exprimé sa volonté d’engager un débat national sur des thèmes aussi sensibles que le droit du sol, l’identité française et les conditions de la citoyenneté. Dans un contexte marqué par un vote visant à restreindre le droit du sol à Mayotte, cette proposition émane d’une réflexion plus large sur ce que signifie être français aujourd’hui.

François Bayrou, lors d’une intervention médiatique, a souligné la nécessité d’un dialogue ouvert et approfondi, dépassant les frontières de la simple question migratoire. Il interroge sur l’essence de l’appartenance nationale, les droits et les devoirs inhérents, ainsi que les avantages et engagements liés à la citoyenneté française. Cette démarche vise à clarifier et redéfinir les contours de l’identité nationale, un sujet qui, bien qu’épineux, est jugé par le Premier ministre comme essentiel pour l’avenir du pays.

La droite politique, déjà encline à une politique migratoire plus stricte, se réjouit de cette initiative. Laurent Wauquiez, chef des députés LR, voit en Mayotte une première étape vers une réforme plus générale du droit du sol. Il est soutenu par d’autres figures de son parti, comme François-Xavier Bellamy, qui critique la soutenabilité du droit du sol dans le contexte actuel des flux migratoires. Bruno Retailleau, également de LR, appuie cette réflexion, soulignant l’importance d’assimiler les valeurs républicaines pour une véritable intégration.

Cependant, cette ouverture au débat ne fait pas l’unanimité. Au sein même du gouvernement, des divergences apparaissent. Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, a manifesté son opposition à un tel débat, exprimant des réserves sur la pertinence de la question posée par Gérald Darmanin, ministre de la Justice, qui insiste sur le fait que la nationalité ne devrait pas être le fruit du hasard de la naissance.

À gauche, les Insoumis critiquent sévèrement cette initiative, y voyant une menace pour les principes républicains. Eric Coquerel, député de La France insoumise, avertit que la non-censure du gouvernement pourrait mener à des conséquences graves, notamment une remise en cause du droit du sol. Le Parti socialiste, tout en réaffirmant son attachement à ce droit, semble hésitant, promettant de défendre ce principe fondamental tout en admettant que le débat sur l’identité nationale n’est pas tabou.

L’initiative de François Bayrou, bien que motivée par des considérations de politique intérieure et d’intégration, soulève des questions profondes sur la cohésion nationale et la définition de l’identité française dans un monde globalisé. La manière dont ce débat sera mené et les conclusions qui en découleront pourraient avoir des répercussions significatives sur la politique migratoire et l’avenir de la citoyenneté en France.

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Duel en vue pour la présidence des Républicains : Wauquiez et Retailleau en concurrence

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Duel en vue pour la présidence des Républicains : Wauquiez et Retailleau en concurrence

Laurent Wauquiez semblait s’imposer comme le successeur naturel à la tête des Républicains, mais l’ascension de Bruno Retailleau pourrait rebattre les cartes. Un affrontement entre les deux figures de la droite se profile, avec des enjeux bien au-delà du parti.

Depuis l’éviction d’Éric Ciotti de la présidence des Républicains, la course pour lui succéder s’intensifie. Laurent Wauquiez, figure de proue du groupe Droite Républicaine à l’Assemblée nationale, s’est jusqu’ici imposé comme candidat légitime, porté par son rôle clé dans les débats budgétaires. Pourtant, un nouvel acteur pourrait troubler son avancée : Bruno Retailleau. L’actuel ministre de l’Intérieur, conforté par son maintien lors du dernier remaniement, semble gagner en influence et ne cacherait plus son intérêt pour la direction du parti.

Mardi soir, les deux hommes se sont retrouvés à l’Hôtel Beauvau pour un dîner stratégique, suivi d’une rencontre politique le lendemain. Officiellement, il s’agissait d’une réunion de travail autour de la refonte du parti, menée par Wauquiez. Mais en coulisses, la question de la présidence des Républicains aurait été au cœur des discussions. Selon certaines sources, l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes aurait rappelé à Retailleau un accord tacite : le premier concentré sur la reconstruction du parti, le second en poste au sein du gouvernement.

La montée en puissance de Bruno Retailleau modifie cependant les équilibres. Son passage au ministère de l’Intérieur lui a permis d’accroître sa popularité et de renforcer son assise au sein de la droite. De quoi faire vaciller la place de favori de Laurent Wauquiez, qui ne cache pas son agacement face à cette éventuelle rivalité. « Si tu romps cet accord, tu seras responsable d’une guerre des chefs dévastatrice », lui aurait-il lancé, selon des indiscrétions.

Un congrès du parti pourrait être organisé pour départager les deux hommes, d’autant que la présidence des Républicains ouvre des perspectives bien plus larges. Avec l’élection présidentielle en ligne de mire, le leader du parti pourrait être propulsé candidat naturel de la droite. À moins qu’une primaire ne vienne redistribuer une fois de plus les cartes.

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