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Économie

Dunkerque sous tension : les salariés d’ArcelorMittal se mobilisent contre un plan social dévastateur

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La colère gronde dans le Nord alors que le géant sidérurgique prévoit 600 suppressions d’emplois en France, fragilisant toute une région.

Des centaines de travailleurs ont envahi les rues de Dunkerque ce jeudi, unis par un même sentiment d’injustice face aux annonces de restructuration du groupe ArcelorMittal. Les manifestants, vêtus de chasubles rouges et brandissant des banderoles hostiles à la direction, ont exprimé leur désarroi face à la menace pesant sur près de 600 emplois en France, dont une large partie sur le site emblématique de Dunkerque.

Parmi les slogans résonnant dans le cortège, les revendications sont claires : taxation des dividendes, protection de l’industrie locale et même nationalisation de l’entreprise. « On nous promet des économies, mais à quel prix ? », interroge un ouvrier de 56 ans, en poste depuis près de quatre décennies. Comme lui, beaucoup redoutent un licenciement synonyme de précarité, dans un bassin d’emploi déjà fragilisé.

Les témoignages se succèdent pour dénoncer un désengagement progressif du groupe. « Les investissements s’amenuisent, les équipements vieillissent, et nous devons faire face à des dysfonctionnements quotidiens », confie un responsable maintenance, présent pour soutenir ses collègues directement concernés. Certains salariés évoquent une stratégie délibérée de dégradation des conditions de travail, accélérant, selon eux, la casse sociale.

La crainte d’une délocalisation massive vers l’Inde, où le groupe possède des sites moins coûteux, alimente les inquiétudes. « On nous parle de décarbonation, mais aucun projet concret n’est lancé ici », déplore une employée, dont la famille travaille sur le site depuis trois générations. Pour elle comme pour d’autres, l’avenir de Dunkerque est en jeu : sans son industrie sidérurgique, la ville risque de sombrer économiquement.

Des élus de tous bords ont rejoint la mobilisation, exigeant des mesures urgentes : protection douanière contre l’acier chinois, relance des projets industriels et intervention de l’État. La proposition de nationalisation des hauts fourneaux, portée par certains députés, cristallise les espoirs, tandis que la direction assure vouloir préserver la compétitivité du groupe en Europe.

Le plan présenté fin avril prévoit des coupes sombres dans plusieurs sites français, des fonctions support à la production. À Dunkerque, où l’émotion est palpable, la prochaine étape sera une mobilisation nationale prévue à Paris, ultime recours pour tenter d’infléchir une décision qui pourrait marquer un tournant dramatique pour la sidérurgie française.

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