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Économie

Cuba : les cigarillos, nouvel or brun de l’île face à une demande mondiale croissante

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Dans l’ombre des prestigieux havanes, les cigarillos industriels cubains séduisent un marché international en quête d’accessibilité, malgré des capacités de production saturées.

Au cœur de La Havane, une usine tourne à plein régime pour répondre à l’appétit grandissant des amateurs de tabac. Quatre cents employés y fabriquent chaque jour près d’un million de cigarillos, des produits plus abordables que leurs célèbres cousins roulés à la main, mais tout aussi emblématiques de l’expertise cubaine. La demande dépasse largement l’offre, confirmant le succès de ces petits formats sur les marchés étrangers, particulièrement en Europe et en Asie.

Contrairement aux havanes traditionnels, ces cigarillos industriels utilisent du tabac haché pour leur cœur, tout en conservant des feuilles d’enveloppe issues des meilleures plantations de l’île, notamment celles de la région réputée de Vuelta Abajo. Leur production, entièrement mécanisée, permet une cadence impressionnante : certaines machines assemblent jusqu’à 42 unités par minute. Une rapidité essentielle pour satisfaire une clientèle internationale en pleine expansion, attirée par un rapport qualité-prix avantageux.

L’entreprise publique ICT, unique acteur cubain du secteur, a vu ses ventes exploser en deux décennies, passant de 25 à 200 millions d’unités annuelles. Un chiffre d’affaires en hausse constante, bien que freiné par des contraintes logistiques et un embargo américain qui prive le pays d’un marché potentiellement lucratif. Malgré ces obstacles, les cigarillos cubains s’imposent comme une alternative crédible aux produits premium, tout en bénéficiant du prestige associé à la marque « Cuba ».

Pour les ouvriers de l’usine, ce secteur représente une aubaine dans un contexte économique local difficile. Les salaires, bien supérieurs à la moyenne nationale, s’accompagnent d’avantages en nature rares sur l’île. Une reconnaissance du rôle clé de cette industrie dans l’économie cubaine, qui mise sur ces exportations pour compenser d’autres fragilités.

Face à une demande toujours plus forte, des investissements sont prévus pour augmenter les capacités de production. Un pari audacieux dans un monde où les régulations antitabac se durcissent, mais que Cuba semble prêt à relever, confiant dans l’attrait durable de son savoir-faire tabacole.

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