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Bétharram : un établissement condamné pour des violences sexuelles impunies pendant des décennies

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L’institution catholique Notre-Dame-de-Bétharram a été reconnue civilement responsable en 2006 pour des agressions sexuelles commises par son ancien directeur, révélant un système de violences longtemps étouffé.

L’établissement scolaire privé, situé dans les Pyrénées-Atlantiques, a été au centre d’un scandale judiciaire retentissant. En 2006, la cour d’appel de Pau a confirmé sa responsabilité civile dans des affaires de viol et d’agressions sexuelles perpétrées par Pierre Silviet-Carricart, alors directeur de l’école. Ce dernier, mis en examen en 1998 pour viol, s’est suicidé deux ans plus tard à Rome, mettant fin aux poursuites pénales.

Malgré la disparition de l’accusé, la justice a maintenu la procédure civile, aboutissant à une condamnation historique. Les magistrats ont souligné des éléments accablants dans le dossier, notamment des témoignages concordants sur des actes inappropriés envers des élèves. Bien que le religieux ait nié les faits les plus graves, il avait admis avoir assisté un jeune dans une salle de bain réservée aux adultes, sans justification plausible.

L’avocat représentant les victimes a déploré le peu d’écho médiatique qu’a connu cette décision à l’époque. Pour lui, l’arrêt de 2006 constitue pourtant une reconnaissance officielle des dysfonctionnements de l’institution. Le plaignant principal avait obtenu 17 000 euros de dommages et intérêts, mais d’autres procédures sont toujours en cours, notamment devant la Commission reconnaissance et réparation, chargée d’indemniser les victimes d’abus commis par des religieux.

Ce cas s’ajoute à une longue liste d’affaires impliquant Bétharram, où près de 200 plaintes pour violences physiques et sexuelles ont été déposées. Dès 1993, l’établissement avait déjà été condamné pour des violences infligées à un élève, confirmant un schéma récurrent de maltraitance. Les révélations successives mettent en lumière l’urgence d’un travail de mémoire et de justice pour les victimes, dont certaines attendent encore réparation.

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