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Bastien Vivès devant la justice : un procès explosif pour dessins controversés de mineurs

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L’auteur de bande dessinée est jugé pour des illustrations jugées pédopornographiques, un dossier qui divise défenseurs de la liberté d’expression et associations de protection de l’enfance.

Le tribunal judiciaire de Nanterre examine depuis mardi le cas de Bastien Vivès, dessinateur de 41 ans accusé d’avoir produit et diffusé des représentations à caractère pornographique mettant en scène des mineurs. Les faits reprochés concernent deux de ses ouvrages, « La Décharge mentale » et « Petit Paul », publiés respectivement par Les Requins Marteaux et Glénat. Ces éditeurs sont également poursuivis pour diffusion d’images illicites.

L’affaire a éclaté après une plainte déposée par plusieurs organisations de défense des enfants, dont la Fondation pour l’enfance. Elles estiment que les dessins en question franchissent la ligne rouge en montrant des situations sexuelles explicites impliquant des personnages mineurs. La justice avait déjà été saisie à deux reprises pour « Petit Paul », un album mettant en scène un enfant doté d’un attribut génital disproportionné ayant des relations avec des adultes, mais les plaintes avaient été classées sans suite.

L’avocat de l’auteur, Me Richard Malka, défend une position claire : selon lui, ces œuvres relèvent de la fiction et ne constituent en aucun cas une apologie de la pédophilie. « Un écrivain de polars n’est pas responsable des meurtres qu’il décrit », a-t-il plaidé, dénonçant une instrumentalisation des associations. À l’inverse, les parties civiles soutiennent que la loi interdit strictement toute représentation pornographique de mineurs, même sous forme de dessin.

Parmi les témoins attendus figurent d’anciennes personnalités publiques et des acteurs du milieu culturel, dont l’ex-ministre de la Culture Françoise Nyssen. Les éditions Glénat, de leur côté, entendent défendre la liberté créatrice, une valeur qu’elles jugent essentielle à leur métier.

Ce procès intervient dans un contexte déjà tendu autour de l’auteur, dont certaines œuvres avaient provoqué des polémiques par le passé. En 2023, le Festival d’Angoulême avait annulé une exposition qui lui était consacrée en raison de menaces reçues. Plus récemment, cinq individus ont été condamnés pour des intimidations à son encontre.

Le verdict, attendu dans les prochains jours, pourrait marquer un tournant dans le débat sur les limites de l’art face à la protection des mineurs.

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