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Soudan : la communauté internationale sommée d’agir face à l’horreur

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Deux ans de conflit ont plongé le pays dans une crise humanitaire sans précédent, tandis que les belligérants multiplient les exactions.

La capitale britannique accueille ce mardi une réunion cruciale sur la situation au Soudan, où la guerre fait rage depuis avril 2023. Les participants, dont des représentants de quatorze nations, tenteront de trouver des solutions pour endiguer une catastrophe qualifiée par l’ONU de pire crise humanitaire actuelle.

Les affrontements opposent l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire commandée par son ancien allié Mohamed Hamdane Daglo. Le bilan est accablant : des dizaines de milliers de morts, plus de treize millions de déplacés et des infrastructures vitales systématiquement détruites.

Les civils paient le prix fort de cette guerre oubliée. Près de trente millions de Soudanais dépendent désormais de l’aide internationale pour survivre, tandis que la famine gagne du terrain. Les enfants sont particulièrement touchés, avec une explosion des cas de mutilations et de décès documentés. Les violences sexuelles et les attaques ciblées contre les hôpitaux achèvent de dresser un tableau apocalyptique.

Londres a annoncé une enveloppe d’urgence de 139 millions d’euros, suivie par Berlin qui promet 125 millions supplémentaires. Ces fonds serviront à acheminer vivres et soins médicaux, mais aussi à soutenir les pays frontaliers submergés par l’afflux de réfugiés.

Pourtant, les obstacles persistent. Le gouvernement soudanais, exclu des discussions, dénonce une légitimation implicite des FSR, qu’il qualifie de « milice terroriste ». Sur le terrain, la partition du pays se consolide, l’armée tenant le nord et l’est, tandis que les paramilitaires contrôlent le Darfour et une partie du sud.

Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme : sans action immédiate, une troisième année de conflit aggraverait encore les souffrances de populations déjà exsangues. Le CICR met en garde contre les morts indirectes, faute d’accès à l’eau potable ou aux soins. Un appel pressant est lancé pour déployer une mission de protection des civils et garantir des corridors humanitaires sécurisés.

Alors que des armes continuent d’affluer mystérieusement dans le pays, la conférence de Londres représente peut-être la dernière chance d’éviter un naufrage définitif. La communauté internationale, souvent accusée d’indifférence, se doit désormais de traduire ses déclarations en actes concrets.

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