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Six semaines pour décider de l’avenir : plongée dans l’évaluation des détenus à Fresnes
Derrière les murs de la prison de Fresnes, une unité spéciale détermine si les criminels sont prêts à retrouver la liberté. Un processus minutieux où tout se joue en quelques semaines.
Dans une aile séparée du reste de la détention, une vingtaine d’hommes attendent, silencieux. Certains arborent des cheveux grisonnants, d’autres des tatouages ou des signes distinctifs de leur passé. Tous ont un point commun : ils sont là pour être évalués. Le Centre National d’Évaluation (CNE) de Fresnes est l’un des quatre établissements en France où les détenus condamnés à de longues peines passent au crible avant une éventuelle libération conditionnelle.
Pendant six semaines, chaque individu est observé, interrogé, analysé. Un conseiller pénitentiaire, un psychologue et un surveillant étudient son comportement, ses discours, son évolution. Leur verdict influencera directement la décision du juge. Certains candidats à la réinsertion affichent une détermination sans faille, d’autres minimisent encore leurs actes.
Parmi eux, Nicolas, condamné pour violences conjugales et viols répétés, peine à reconnaître sa responsabilité. Face à sa conseillère, il évoque l’alcool comme seul responsable, évitant soigneusement les détails de ses crimes. « La femme qui m’a mis en prison », lance-t-il, avant d’être repris : « C’est vous qui vous êtes mis en prison, Monsieur. » Son attitude, jugée immature, laisse peu d’espoir pour une libération prochaine.
À l’inverse, Yacine, impliqué dans une affaire de trafic et de séquestration, semble avoir pris conscience de ses erreurs. À travers un exercice symbolique utilisant un échiquier, il évoque sa famille, ses regrets et son désir de tourner la page. « Je sacrifierai plus jamais ma liberté », murmure-t-il, conscient du chemin parcouru. Les professionnels notent sa progression, malgré quelques zones d’ombre persistantes.
Olivier, lui, a tué sa femme. Ancien commercial, il se présente comme un modèle de rédemption, assurant avoir tout mis en œuvre pour prouver sa réinsertion. Mais son discours trop lissé suscite des doutes. « Il est trop parfait », remarque une conseillère. Pourtant, le risque de récidive paraît faible.
En fin de parcours, l’équipe du CNE se réunit pour statuer. Les dossiers s’empilent, les avis divergent. Certains détenus, comme Romain, condamné pour des viols sur mineurs, ont suivi des thérapies et des formations. Malgré ses craintes de rejet social, son profil semble compatible avec une libération sous surveillance.
Au terme de ces semaines décisives, une certitude émerge : la réinsertion ne se décrète pas, elle se construit. Et pour certains, le chemin vers la liberté reste encore long.
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