Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

Pesticides : bras de fer parlementaire autour d’une loi controversée

Article

le

Le texte agricole, accusé de fragiliser les protections environnementales, fait l’objet de négociations tendues entre députés et sénateurs.

La proposition de loi portée par des élus de droite et du centre suscite de vives tensions au Parlement. Critiquée pour ses dispositions perçues comme un recul écologique, elle doit être examinée en commission mixte paritaire, un cadre restreint où quatorze parlementaires tenteront de trouver un compromis.

Parmi les mesures les plus contestées figure la réautorisation temporaire de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit depuis 2018 en raison de ses effets néfastes sur les abeilles. Les agriculteurs, notamment betteraviers et arboriculteurs, plaident pour son retour, faute d’alternatives efficaces. À l’inverse, apiculteurs et écologistes dénoncent un danger pour la biodiversité.

Le texte prévoit également un renforcement du pouvoir exécutif sur les autorisations de pesticides, ainsi qu’un assouplissement des règles encadrant les réserves d’eau et les élevages intensifs. Autant de dispositions qui alimentent la colère des défenseurs de l’environnement, mobilisés en nombre lors de récentes manifestations.

La stratégie du camp majoritaire, qui a préféré éviter un débat public à l’Assemblée pour contourner l’opposition des Insoumis et des écologistes, est vivement critiquée. Les négociations se dérouleront ainsi à huis clos, loin des projecteurs, avant un vote final prévu début juillet dans les deux chambres.

Si les sénateurs semblent déterminés à maintenir l’acétamipride, des concessions pourraient être faites sur d’autres points, comme le rôle de l’Anses, afin de rallier une majorité suffisante. Le syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, soutient fermement le projet, tandis que des voix dissidentes, comme celle de la Confédération paysanne, continuent de le dénoncer.

L’issue des tractations reste incertaine, mais une chose est sûre : ce texte cristallise les divisions entre impératifs économiques et exigences écologiques.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus