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Culture

Oualata, joyau mauritanien menacé par l’ensablement et l’exode

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Perle architecturale du désert, cette cité médiévale lutte pour préserver ses trésors historiques et ses manuscrits millénaires.

Niché au cœur des étendues sahariennes, le ksar de Oualata dévoile une splendeur architecturale unique, classée parmi les quatre villes anciennes de Mauritanie. Ses maisons en banco, enduites de terre rouge, et ses portes en acacia sculpté témoignent d’un héritage culturel remontant au XIIe siècle. Pourtant, ce patrimoine exceptionnel est aujourd’hui menacé par l’avancée du désert et le départ progressif de ses habitants.

Les pluies diluviennes et les tempêtes de sable ont fragilisé les murs de la vieille ville, où près des deux tiers des habitations sont désormais abandonnées. Seule une centaine de familles résistent encore, tentant de préserver un mode de vie ancestral. « Le désert engloutit tout », déplore un habitant, tandis que les dunes envahissent peu à peu les ruelles autrefois animées.

Au-delà de son architecture, Oualata conserve un trésor inestimable : des milliers de manuscrits anciens, précieusement gardés dans des bibliothèques familiales. Ces écrits, certains datant du XIVe siècle, traitent de théologie, d’astronomie ou d’histoire. L’imam Mohamed Ben Baty veille sur l’une de ces collections, transmise de génération en génération. « Ces livres sont notre mémoire, mais ils se détériorent faute de moyens », confie-t-il, montrant des pages jaunies par l’humidité.

Malgré les efforts de restauration et quelques initiatives locales, la survie de la cité reste incertaine. L’isolement géographique et les risques sécuritaires limitent l’afflux de touristes, privant Oualata de ressources vitales. Des projets de reboisement et un festival annuel tentent de redynamiser la région, mais le combat contre l’ensablement et l’exode rural est loin d’être gagné.

À la nuit tombée, lorsque la chaleur s’atténue, les enfants investissent à nouveau les ruelles. Pour quelques heures, la ville renaît, comme un ultime sursaut face à l’oubli.

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