Monde
Opiacés: 4 sociétés pharmaceutiques prêtes à payer 26 mds de dollars pour solder les litiges
Vingt-six milliards de dollars: c’est le montant « historique » que quatre sociétés pharmaceutiques américaines, accusées d’avoir contribué à la crise des opiacés qui ravage les Etats-Unis, sont prêtes à payer pour solder des milliers d’actions en justice intentées contre elles par de nombreux Etats américains.
Le laboratoire Johnson & Johnson a accepté de payer 5 milliards sur neuf ans, et les distributeurs McKesson, Cardinal Health et AmerisourceBergen – fournisseurs de quelque 90% des médicaments américains – 21 milliards sur 18 ans.
Ils espèrent ainsi mettre fin à près de 4.000 actions intentées au civil par des dizaines d’Etats américains et collectivités locales, dans le cadre d’une proposition d’accord à l’amiable « historique », a annoncé mercredi Letitia James, procureure générale de l’Etat de New York.
Ces quatre sociétés « ont non seulement contribué à déclencher la crise, mais elles ont continué à l’attiser pendant plus de 20 ans », a-t-elle déclaré. « Aujourd’hui, nous les tenons pour responsables et nous injectons des milliards de dollars dans les collectivités à travers le pays », s’est-elle félicitée.
Le paiement de ces 26 milliards – qui doivent permettre aux Etats et collectivités de financer les traitements rendus nécessaires par ce fléau – dépendra du nombre d’Etats américains qui valideront l’accord.
Mercredi, outre New York, six autres Etats l’avaient accepté: le Connecticut, le Delaware, la Louisiane, la Pennsylvanie, le Tennessee et la Caroline du Nord – dont le procureur a indiqué s’attendre à ce que « plus de 40 Etats l’entérinent » dans les 30 jours.
La Virginie occidentale et Washington ont cependant rejeté l’accord. Il « favorise les Etats les plus peuplés aux dépens de ceux où la crise est la plus intense », a notamment dénoncé le procureur de Virginie occidentale, l’un des plus touchés par la crise des opiacés.
Johnson & Johnson, qui a renoncé à produire ou vendre toute substance opiacée, avait déjà annoncé fin juin un accord à l’amiable avec le seul Etat de New York, prévoyant qu’il verse 230 millions de dollars.
Quant aux distributeurs, accusés d’avoir fermé les yeux sur des commandes d’opiacés anormalement élevées, ils s’engagent par l’accord annoncé à surveiller désormais de telles commandes, grâce à un système centralisé de partage des données.
Comme souvent dans les accords à l’amiable, l’accord n’inclut aucune reconnaissance de culpabilité et reste silencieux sur d’éventuelles poursuites pénales.
Bataille juridique
S’il est confirmé, il sera le plus important de l’épique bataille juridique engagée par les Etats et collectivités pour faire payer les entreprises – depuis les laboratoires jusqu’aux cabinets médicaux, en passant par des sociétés de conseil comme McKinsey – accusées d’avoir produit et promu les médicaments opiacés, ou fermé les yeux sur leur sur-consommation.
La bataille a souvent été comparée à celle menée par les Etats contre les cigarettiers dans les années 80: elle déboucha en 1998 sur un accord à l’amiable pesant près de 250 milliards de dollars.
Ces derniers mois, alors que de nombreux dossiers sur les opiacés arrivaient au stade du procès, une série d’accords à l’amiable ponctuels ont été annoncés, tels celui de Johnson & Johnson avec l’Etat de New York, ou un autre avec le laboratoire Purdue, accusé d’avoir été aux origines de la crise avec sa promotion féroce du médicament opiacé OxyContin.
Cet accord, qui prévoit une restructuration complète du laboratoire appartenant à la famille Sackler et le versement de 4,5 milliards de dollars aux collectivités touchées par la crise, reste à confirmer par un tribunal fédéral des faillites, Purdue s’étant placé en cessation de paiement.
La crise américaine des opiacés, déclenchée par la promotion agressive de médicaments anti-douleur très addictifs tels que l’oxycodone dans les années 1990, a fait plus de 500.000 morts par overdose aux Etats-Unis en deux décennies.
Partie d’une sur-consommation de médicaments délivrés sur ordonnance, autrefois réservés aux maladies les plus graves, elle a généré un vaste marché de substances opiacées illicites particulièrement puissantes, comme le fentanyl.
Après un début d’amélioration juste avant la pandémie, le nombre d’overdoses est reparti à la hausse aux Etats-Unis en 2020, avec plus de 93.000 décès, la plupart liés aux opiacés.
L’accord annoncé mercredi, même s’il est accepté par de nombreux Etats, ne soldera pas tous les litiges: d’autres laboratoires ayant été attaqués en justice n’y sont pas associés, comme Teva, Allergan, ou Endo, ou encore des grandes chaînes de pharmacies américaines, telles Walgreens, CVS, ou les pharmacies des magasins Walmart.
Europe
Grève au journal britannique The Guardian contre la vente de son édition dominicale
En réponse à la vente potentielle de The Observer, les journalistes du Guardian et de son édition dominicale entament une grève inédite depuis un demi-siècle.
Les journalistes du journal britannique The Guardian, ainsi que ceux de son édition du dimanche, The Observer, se sont mobilisés pour une grève de 48 heures, un événement marquant car il s’agit de la première action de ce type en plus de cinquante ans. Cette grève, qui coïncide avec le 233ème anniversaire de la première parution de The Observer, vise à contester la décision du Guardian Media Group (GMG) de vendre ce vénérable hebdomadaire à Tortoise Media, un site d’actualité lancé en 2019.
Le GMG avait annoncé en septembre dernier son intention de céder The Observer, reconnu par le Guinness World Records comme le plus ancien journal dominical au monde. Le syndicat National Union of Journalists (NUJ) a réagi avec vigueur, appelant à cette grève pour exprimer le mécontentement général face à ce projet de vente. Laura Davison, secrétaire générale du NUJ, a souligné l’importance de The Observer dans le paysage médiatique britannique et a plaidé pour une réévaluation des options afin de garantir un avenir pérenne pour les deux publications.
La vente à Tortoise Media, dirigé par James Harding, ancien rédacteur en chef du Times et de la BBC, et Matthew Barzun, ancien ambassadeur des États-Unis au Royaume-Uni, soulève des inquiétudes quant à l’avenir éditorial et la ligne directrice de The Observer. Les journalistes craignent que cette transaction ne modifie l’identité unique et la mission de ce journal, qui a été acquis par le Guardian Media Group en 1993.
Cette action syndicale met en lumière les tensions croissantes entre les impératifs économiques des groupes de presse et les aspirations professionnelles des journalistes à préserver l’indépendance et l’intégrité de leur travail. La grève, bien que symbolique, témoigne d’un engagement profond des rédacteurs à défendre un journal qui a marqué l’histoire du journalisme britannique.
Le débat sur l’avenir de The Observer est loin d’être clos, et cette grève pourrait bien être le prélude à des négociations plus approfondies entre les parties prenantes pour trouver une solution qui respecte l’héritage de ce journal emblématique tout en répondant aux défis contemporains de l’industrie des médias.
Monde
Biden gracie son fils Hunter avant de quitter la Maison Blanche
Dans un geste inattendu, le président Joe Biden gracie son fils Hunter, malgré ses précédentes promesses de non-intervention. Cette décision soulève des questions sur l’impartialité du système judiciaire américain.
Dans les dernières semaines de sa présidence, Joe Biden a pris la décision controversée de gracier son fils Hunter, impliqué dans des affaires de fraude fiscale et de détention illégale d’arme à feu. Cette action, bien que conforme à la tradition des présidents américains d’accorder des grâces à des proches, remet en question l’intégrité du processus judiciaire et l’indépendance de la justice.
Hunter Biden, âgé de 54 ans, avait plaidé coupable en septembre pour fraude fiscale à Los Angeles, une affaire qui aurait pu lui valoir jusqu’à 17 ans de prison. De plus, il était également confronté à des accusations pour avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l’achat d’une arme, un délit passible de 25 ans d’emprisonnement dans l’État du Delaware, où réside la famille Biden.
Joe Biden, dans un communiqué, a défendu la décision en affirmant que son fils a été ciblé uniquement en raison de son lien de parenté avec lui, qualifiant cette poursuite de « sélective et injuste ». Il a souligné que les accusations contre Hunter sont nées après que des opposants politiques au Congrès aient initié des enquêtes visant à attaquer sa présidence.
Cette grâce intervient dans un contexte politique tendu, où le système judiciaire est déjà sous le feu des critiques. Donald Trump, le président élu, a récemment nommé des fidèles à des postes clés au sein du FBI et du ministère de la Justice, ce qui a alimenté les débats sur l’indépendance de ces institutions. L’ironie réside dans le fait que Trump lui-même a promis de gracier les personnes impliquées dans l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021, un acte qu’il qualifie d’injustice judiciaire.
Les avocats de Hunter Biden ont toujours maintenu que leur client n’aurait pas été poursuivi s’il n’était pas le fils du président. Hunter a lui-même exprimé son intention de consacrer sa vie à aider ceux qui luttent contre les mêmes problèmes qu’il a affrontés, notamment la dépendance. Il a également remboursé ses arriérés d’impôts et les pénalités associées, bien que l’accord initial pour éviter la prison ait été rompu à la dernière minute.
Cette affaire a été une source de discorde pour la famille Biden, particulièrement pendant cette année électorale où les Républicains ont accusé le fils du président de bénéficier d’un traitement de faveur. La décision de Joe Biden de gracier Hunter, malgré ses précédentes déclarations de non-intervention, pourrait alimenter davantage les critiques sur la politisation du système judiciaire américain et l’utilisation de la grâce présidentielle pour des fins personnelles.
Europe
Ukraine: Zelensky se dit prêt à des concessions si l’Otan protège les territoires contrôlés par Kiev
Le président ukrainien envisage de placer sous protection de l’OTAN les territoires contrôlés par Kiev en échange d’un arrêt des hostilités avec la Russie.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a récemment exprimé sa volonté de faire des concessions territoriales à la Russie, à condition que l’OTAN offre des garanties de sécurité pour les zones actuellement sous contrôle ukrainien. Cette proposition intervient dans un contexte de tensions accrues et de menaces d’escalade militaire.
Alors que la guerre se prolonge depuis presque trois ans, l’Ukraine fait face à une situation complexe. La menace de nouvelles frappes russes, notamment avec le missile « Orechnik », et l’imminence du retour de Donald Trump à la présidence américaine, rendent l’avenir incertain. Zelensky, conscient des difficultés sur le terrain, propose une solution qui pourrait stabiliser la situation, même si elle implique un compromis sur les territoires occupés par la Russie.
L’objectif principal de Zelensky est de mettre fin à la phase active du conflit. En plaçant les territoires contrôlés par Kiev sous l’égide de l’OTAN, il espère non seulement sécuriser ces zones, mais aussi créer un cadre diplomatique pour la récupération des régions annexées par la Russie. Cette approche pragmatique reflète une volonté de paix, tout en reconnaissant les réalités militaires actuelles.
Cependant, cette proposition ne se fait pas sans risque. L’Ukraine a toujours maintenu une position ferme contre toute cession de territoire, une ligne rouge que Zelensky semble maintenant prêt à redéfinir. Les pourparlers avec l’OTAN pourraient être compliqués par les exigences de Vladimir Poutine, qui insiste sur un retrait ukrainien de territoires supplémentaires et refuse catégoriquement l’adhésion de l’Ukraine à l’alliance.
Les récents développements montrent une intensification des hostilités, avec des frappes russes massives sur les territoires ukrainiens et des menaces directes contre Kiev. La rhétorique belliqueuse de Moscou, couplée à une coopération accrue avec des acteurs comme la Corée du Nord, contribue à une escalade dangereuse. Face à cette situation, Zelensky a multiplié les échanges avec les leaders occidentaux, cherchant à renforcer le soutien international.
Les réactions des dirigeants occidentaux sont mitigées. Emmanuel Macron a condamné fermement les actions russes, soulignant l’illégalité et l’inhumanité des frappes indiscriminées. De son côté, Antony Blinken a réaffirmé l’engagement américain à soutenir l’Ukraine, notamment par une augmentation des livraisons d’armes et l’autorisation d’utiliser des missiles longue portée contre la Russie.
La proposition de Zelensky marque un tournant potentiel dans la stratégie ukrainienne face à la guerre. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre la sécurité immédiate et les aspirations territoriales à long terme de l’Ukraine. La suite des événements dépendra des réactions de l’OTAN et de la communauté internationale, ainsi que de la réponse de la Russie à cette initiative diplomatique audacieuse.
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