Une étude révèle que près d’un maire sur deux envisage de se représenter, malgré des conditions d’exercice toujours plus exigeantes.
La fonction de maire reste une vocation tenace. Alors que les défis s’accumulent – pression administrative, attentes citoyennes, manque de moyens –, 42 % des élus sortants comptent briguer un nouveau mandat en 2026. Ce chiffre, stable par rapport aux précédents scrutins, témoigne d’un engagement persistant, malgré un contexte souvent décrit comme usant. Seuls 28 % ont d’ores et déjà choisi de passer la main, tandis que 30 % restent indécis.
Les disparités sont marquées selon la taille des communes. Dans les villes de plus de 9 000 habitants, 70 % des maires souhaitent poursuivre leur mission, contre seulement 37 % dans les villages de moins de 500 âmes. Cet écart s’explique par des réalités contrastées : isolement accru, moyens limités et charge administrative écrasante pèsent davantage sur les petites communes. L’âge avancé de certains élus joue également un rôle dans leur décision de se retirer.
Le quotidien des maires n’a rien d’un long fleuve tranquille. Entre urgences locales, sollicitations permanentes et complexité croissante des dossiers, beaucoup évoquent un équilibre de vie fragile. « Je ne compte plus les heures. Les appels en soirée, les obligations réglementaires… Ma vie privée en pâtit », confie un élu de l’Allier. En moyenne, les maires déclarent consacrer 32 heures par semaine à leur mandat, soit cinq de plus qu’en 2023. Les sujets les plus épineux ? L’urbanisme, la sécurité et l’aménagement du territoire.
Si le sens du devoir motive nombre d’entre eux, le moral influence aussi leur choix. Les maires se disant « heureux » dans leur fonction sont trois fois plus nombreux à vouloir se représenter que ceux qui se jugent « malheureux ». Parmi les motifs de renoncement, le manque de ressources financières (17 %) et l’exigence accrue des citoyens (15 %) arrivent en tête. Viennent ensuite le sentiment du devoir accompli (20 %) et l’insécurité ressentie face à certains comportements hostiles (19 %).
Les relations avec les administrés se sont tendues, avec une hausse des incivilités. Si les agressions physiques restent rares (7 %), 61 % des maires ont subi des comportements agressifs ou des impolitesses. Malgré cela, les élus trouvent encore du réconfort dans les moments de partage : cérémonies (84 %), inaugurations (77 %) et échanges informels (75 %) restent des sources de satisfaction.
Cette résilience ne doit pas masquer les signaux d’alerte. Seuls 33 % des maires retraités envisagent de se représenter, contre 53 % des actifs. Un écart qui interroge sur la compatibilité entre mandat local et vie professionnelle. Malgré ces défis, l’étude souligne une constante : l’envie de servir demeure, même si elle se heurte à une reconnaissance jugée insuffisante de la part des pouvoirs publics.