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Politique

Mayotte et mortalité infantile : l’Assemblée nationale au cœur de débats sanitaires explosifs

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Deux sujets sensibles agitent l’hémicycle : l’accès aux soins pour les sans-papiers dans l’archipel et la hausse inquiétante des décès de nourrissons en France.

L’Assemblée nationale examine ce jeudi des propositions de loi polarisantes autour de la santé publique. Le premier texte, porté par une élue de Mayotte, vise à étendre l’aide médicale d’État (AME) à ce territoire ultramarin, actuellement exclu du dispositif. Un sujet explosif dans un contexte de tensions migratoires, alors que le seul hôpital de l’île consacre 40 % de son activité aux patients en situation irrégulière. La rapporteure défend cette mesure comme un moyen de désengorger les urgences hospitalières en orientant ces patients vers des médecins libéraux. Mais la proposition, rejetée en commission, suscite l’opposition farouche de la droite, qui redoute un « effet d’appel » pour l’immigration clandestine.

Le second dossier brûlant concerne la mortalité infantile, dont le taux a augmenté de 15 % en treize ans pour atteindre 4,1 décès pour 1 000 naissances vivantes. Le texte propose notamment la création d’un registre national pour mieux analyser les causes de cette tendance alarmante. Initialement, il prévoyait aussi un moratoire de trois ans sur les fermetures de maternités, particulièrement celles réalisant moins de 300 accouchements annuels. Un amendement gouvernemental a supprimé cette suspension, la remplaçant par une simple obligation d’évaluation préalable. Le député à l’origine du projet compte rétablir son dispositif lors des débats, arguant que la pénurie de personnel dans les petites structures aggrave les risques.

Ces discussions interviennent dans un climat politique tendu, entre accusations d' »institutionnalisation de la clandestinité » et mises en garde contre la dégradation de l’offre de soins. Le ministre de la Santé, présent dans l’hémicycle, devra naviguer entre ces écueils tandis que l’extrême droite pourrait soutenir le moratoire sur les maternités, créant des alliances inhabituelles. Un autre projet visant à généraliser les formations aux premiers secours pourrait, lui, passer à la trappe faute de temps.

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