Nous rejoindre sur les réseaux

Économie

Mafate en crise : cyclone et chikungunya asphyxient le tourisme réunionnais

Article

le

Le cœur battant de La Réunion, célèbre pour ses paysages à couper le souffle, subit de plein fouet une double catastrophe naturelle et sanitaire. Les professionnels du secteur redoutent des conséquences durables.

Niché au creux des montagnes escarpées de La Réunion, le cirque de Mafate, habituellement paradis des randonneurs, traverse une période noire. Les hébergements locaux, pourtant prisés pour leur authenticité, voient leurs réservations s’effondrer. La faute à une conjonction de malheurs : le passage dévastateur du cyclone Garance en février, suivi par une recrudescence inquiétante des cas de chikungunya.

Les sentiers, véritables artères de ce territoire inaccessible par la route, restent en partie impraticables. Glissements de terrain, éboulements et ponts emportés par les eaux compliquent l’accès aux gîtes isolés. Les guides et hébergeurs, déjà éprouvés par les précédentes intempéries, déplorent une chute vertigineuse de leur activité. Certains évoquent une baisse de 80 % de leur chiffre d’affaires, avec des annulations en série pour les mois à venir.

L’épidémie de chikungunya, transmise par les moustiques, amplifie la défiance des visiteurs. Malgré les assurances des autorités sanitaires, la crainte de contracter la maladie dissuade les touristes, notamment métropolitains. Les professionnels s’alarment : l’ombre de la crise de 2006 plane, quand le secteur avait mis près de trois ans à se relever.

Les équipes de l’Office national des forêts s’activent pour restaurer les chemins, mais les moyens manquent. Plus de 100 000 euros seraient nécessaires pour réparer les dégâts les plus critiques. En attendant, les habitants de Mafate, résilients mais inquiets, espèrent un retour à la normale avant la haute saison estivale.

Dans ce décor à la beauté sauvage, où la nature impose ses lois, l’enjeu est désormais économique. Sans un soutien rapide, ce joyau du tourisme réunionnais pourrait payer un lourd tribut à la double crise qu’il traverse.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus