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Culture

Le maloya, chant rebelle de La Réunion, séduit la planète

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Né dans la douleur de l’esclavage, ce patrimoine musical métissé transcende les frontières grâce à une nouvelle génération d’artistes audacieux.

Sur la scène intimiste du Sakifo Music Festival, les vibrations du roulèr captivent le public. Parmi les spectateurs, une programmatrice tanzanienne tombe sous le charme et propose aussitôt une tournée africaine au groupe Kiltir Maloya. Une reconnaissance inattendue pour ces musiciens qui débutaient il y a trente ans dans les fêtes locales de Saint-André.

Cette musique envoûtante puise ses racines dans les plantations sucrières du XVIIIe siècle. Mélange unique de rythmes africains, de mélodies malgaches et d’influences indiennes, le maloya servait à l’origine de lien spirituel avec les ancêtres. Interdit jusqu’en 1981 car considéré comme subversif, il est désormais célébré comme joyau du patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Près de 300 formations perpétuent aujourd’hui cette tradition tout en l’ouvrant à des sonorités contemporaines. Des pionniers comme Danyèl Waro ont pavé la voie, tandis que des artistes comme Maya Kamaty ou Aurus fusionnent désormais maloya et électro-pop. Le conservatoire de Saint-Denis forme même une nouvelle génération à ces rythmes ancestraux.

L’Indian Ocean Music Market, vitrine professionnelle du Sakifo, joue un rôle clé dans cette expansion internationale. Grâce à ce tremplin, des groupes comme Lindigo ou Christine Salem ont conquis des scènes de Chine, d’Afrique du Sud ou d’Europe. « Notre force ? L’authenticité brute et l’émotion pure », confie Jeannick Arhimann de Kiltir Maloya, dont le cinquième album paraîtra cet automne.

Loin des partitions figées, le maloya vit et se réinvente à chaque performance. Comme l’explique un musicien : « Nous savons comment commencer, jamais comment nous terminerons. » Une philosophie qui fait de cette musique bien plus qu’un art – une expérience vibrante partagée à travers le monde.

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