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Économie

Le label MSC sur vos poissons : gage de durabilité ou simple greenwashing ?

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Entre promesses écologiques et réalités controversées, le célèbre logo bleu ne fait pas l’unanimité.

Présent sur des milliers de produits, des boîtes de thon aux poissons panés, le label MSC (Marine Stewardship Council) se veut le garant d’une pêche responsable. Pourtant, derrière son logo rassurant se cachent des pratiques bien moins vertueuses qu’il n’y paraît. Créé en 1997 avec le soutien du WWF et d’Unilever, ce label repose sur des critères scientifiques censés préserver les stocks halieutiques et limiter l’impact environnemental. Mais les ONG pointent du doigt son laxisme.

Selon Bloom, spécialiste de la protection des océans, plus de 80 % des produits certifiés MSC proviendraient de méthodes de pêche destructrices, comme le chalutage en eaux profondes ou l’usage de dispositifs de concentration de poissons (DCP). Si le label interdit les explosifs et les poisons, il autorise des techniques controversées, arguant qu’elles peuvent être « bien gérées ». Une position qui alimente les critiques sur son manque de rigueur.

Autre problème : l’accessibilité. Obtenir la certification MSC implique un audit coûteux et complexe, réservé aux grands acteurs industriels. Les petits pêcheurs, souvent plus vertueux, en sont exclus. Résultat, des produits non labellisés peuvent s’avérer plus durables que ceux arborant le fameux logo bleu.

Face à ces limites, des alternatives émergent, comme l’écolabel public « Pêche durable », encore marginal, ou des certifications locales ciblant des méthodes spécifiques (pêche à la ligne, zones précises). Pour certains experts, l’avenir passe par un étiquetage environnemental plus transparent, couplé à des mesures radicales : réduire l’effort de pêche, limiter la taille des navires ou protéger les écosystèmes vulnérables.

En attendant, le consommateur reste face à un dilemme : croire au label ou se tourner vers des circuits plus vertueux mais moins visibles.

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