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Économie

L’Assemblée enterre les ZFE : un tournant écologique controversé

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Les députés ont voté la suppression des zones à faibles émissions, malgré l’opposition du gouvernement, au nom de la « simplification » et de la justice sociale.

L’Assemblée nationale a franchi un cap symbolique en adoptant la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), dispositif phare de la lutte contre la pollution automobile. Ce vote, intervenu dans le cadre du projet de loi de simplification, marque un recul environnemental majeur, salué par l’opposition mais vivement critiqué par les défenseurs de la qualité de l’air.

Portée par Les Républicains et le Rassemblement National, la mesure a recueilli 98 voix, bénéficiant d’un soutien transpartisan incluant une frange de la majorité présidentielle. Les arguments sociaux ont pesé dans le débat : les ZFE, accusées d’exclure les ménages modestes incapables de renouveler leur véhicule, sont désormais perçues comme un symbole d’injustice territoriale. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a tenté en vain de défendre leur efficacité, rappelant leur rôle dans la réduction des 40 000 décès annuels liés à la pollution atmosphérique.

Le texte ouvre également la voie à un assouplissement du principe de « zéro artificialisation nette » (ZAN), autorisant un dépassement de 30 % des limites d’urbanisation dans certains territoires. Une disposition qui risque d’accélérer l’étalement urbain, au grand dam des écologistes. D’autres articles controversés, comme la facilitation des projets d’infrastructures ou l’installation d’antennes-relais, ont été adoptés, alimentant les craintes d’un démantèlement progressif des normes environnementales.

Si le gouvernement dénonce une « démagogie anti-écologique », l’issue finale reste incertaine : plusieurs mesures pourraient être retoquées par le Conseil constitutionnel pour incompabilité avec l’objet initial de la loi. Les débats reprendront en juin, avec plus de 600 amendements à examiner, dans un climat déjà tendu entre pragmatisme économique et impératifs climatiques.

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