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La perception végétale, une intelligence silencieuse qui fascine la science

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Longtemps ignorée, la sensibilité des plantes fait l’objet d’un regain d’intérêt scientifique. Les recherches récentes révèlent des mécanismes sophistiqués de perception et de réaction à l’environnement.

Les végétaux déploient une palette sensorielle insoupçonnée. Leur capacité à s’orienter vers la lumière, à s’enrouler autour d’un support ou à réagir aux variations climatiques témoigne d’une forme de perception active. Cette faculté d’interagir avec leur milieu, distincte de la sensibilité animale, suscite un engouement croissant au sein de la communauté scientifique.

Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’attribuer aux plantes des émotions comparables à celles des humains. Leur sensibilité réside dans la réception permanente d’informations environnementales, déclenchant des réponses adaptatives souvent imperceptibles à l’œil nu. Des travaux en biologie cellulaire confirment cette aptitude, déjà pressentie par certains naturalistes du XIXe siècle.

L’absence de système nerveux n’empêche pas les végétaux de développer des systèmes de communication élaborés. Des capteurs membranaires transforment les stimuli extérieurs en signaux électriques, tandis que des phytohormones véhiculent des messages à travers l’organisme. La droséra du Tokaï illustre ce phénomène. Cette plante carnivore génère des impulsions électriques lorsqu’elle détecte la proximité d’une proie, provoquant la fermeture de ses pétales pour protéger ses organes reproducteurs.

Certaines manifestations de cette sensibilité végétale sont directement observables. Le tournesol suivant la course du soleil, le lierre escaladant les surfaces ou les graines d’Alsomitra planant sur de longues distances en sont des exemples frappants. Pourtant, la majorité de ces phénomènes échappent à notre attention, victimes de ce que les spécialistes nomment la « cécité végétale ». Notre perception reste davantage captée par le mouvement animal ou les manifestations sonores que par les transformations lentes du règne végétal.

Les sciences humaines et sociales participent à cette revalorisation du végétal. Anthropologues et géographes explorent désormais les notions d’agentivité et de communication chez les plantes, tandis que les arts s’en emparent comme source d’inspiration. La pandémie a accentué cette tendance, renforçant l’attrait pour le jardinage et les bienfaits du contact avec le monde végétal. Cette convergence disciplinaire dessine une compréhension plus nuancée de ces organismes dont la sensibilité, bien que différente de la nôtre, n’en est pas moins réelle.

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