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La Grèce débloque 2,5 milliards d’euros pour affronter la crise hydrique

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Le gouvernement grec active un plan décennal d’urgence face à l’aggravation des pénuries d’eau qui menace Athènes et ses îles, tandis que les réservoirs atteignent des niveaux critiques.

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a présenté jeudi un programme d’investissement massif destiné à sécuriser l’approvisionnement en eau du pays. Cette annonce intervient dans un contexte de tension hydrique croissante, particulièrement sensible dans la région d’Athènes et sur de nombreuses îles dépendantes du tourisme. Le chef du gouvernement a souligné la nécessité de se préparer à des scénarios défavorables, écartant toute solution fondée sur les seules espérances météorologiques.

Le plan prévoit notamment la construction d’infrastructures pour renforcer les capacités de stockage desservant la capitale, ainsi que le déploiement d’unités de dessalement dans les archipels. Le ministre de l’Environnement Stavros Papastavrou a précisé que la Grèce se classe désormais au 19e rang mondial des pays confrontés à un risque de pénurie hydrique. Les réserves nationales ont accusé une baisse annuelle de 250 millions de mètres cubes depuis 2022, phénomène amplifié par une réduction de 25% des précipitations et une évaporation accrue.

La situation est particulièrement alarmante autour du réservoir du Mornos, principale source d’eau pour l’Attique. Sa superficie est passée de 14-15 km² à seulement 8 km² en un an, selon l’Observatoire national d’Athènes. L’absence de neige ces deux derniers hivers a considérablement affecté sa recharge. Des bâtiments submergés du village de Kallio sont réapparus avec la baisse des niveaux, illustrant l’ampleur du phénomène.

Les autorités pointent également des problèmes structurels, avec des pertes dans les réseaux de distribution atteignant jusqu’à 50% à l’échelle nationale. Le ministre a cité en exemple les pratiques de gestion efficiente mises en œuvre à Singapour et en Israël, où chaque goutte d’eau est réutilisée à plusieurs reprises. Certaines îles des Cyclades, comme Sifnos, dénoncent par ailleurs une surconsommation liée aux piscines et à l’arrosage des jardins.

La Grèce, qui a connu cet été les températures les plus élevées jamais enregistrées, voit sa vulnérabilité hydrique s’accroître rapidement. Les scientifiques notent une hausse moyenne de 2,3°C des températures estivales depuis 1960. Sans précipitations suffisantes en fin d’année, le pays pourrait faire face à des difficultés d’approvisionnement critiques dès le printemps prochain.

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