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Économie

La Chine durcit le ton : taxes douanières sur le cognac français dès ce week-end

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Les négociations entre Paris et Pékin ont échoué à éviter des mesures punitives, fragilisant un marché clé pour les producteurs hexagonaux.

À compter de ce samedi, les exportations de cognac français vers la Chine seront soumises à des droits antidumping pouvant atteindre 34 %. Cette décision, annoncée par le ministère chinois du Commerce, marque l’échec des discussions engagées depuis des mois entre les deux pays. Seuls les producteurs ayant accepté une augmentation de leurs prix échapperont à ces taxes, selon un mécanisme de compromis partiel.

Pékin justifie cette mesure par des « pratiques déloyales » présumées de l’industrie européenne du brandy, accusée de nuire aux producteurs locaux. Une enquête avait été lancée en 2023 en réaction aux droits de douane imposés par l’UE sur les véhicules électriques chinois. Les tensions commerciales se sont depuis intensifiées, avec des répercussions immédiates : les exportateurs français ont déjà subi des pertes estimées à 50 millions d’euros mensuels en raison des restrictions préliminaires.

Si les grands noms du cognac (Hennessy, Martell, Rémy Cointreau) ont obtenu des exemptions en rehaussant leurs tarifs, les autres acteurs devront s’acquitter de prélèvements oscillant entre 24,9 % et 27,7 %. Les détails sur l’ampleur des hausses de prix négociées restent cependant confidentiels.

Ce bras de fer intervient dans un contexte diplomatique tendu, à quelques jours d’un sommet UE-Chine célébrant les 50 ans de leurs relations. Les désaccords s’accumulent, entre suspicions de dumping, soutien de Pékin à la Russie et accusations réciproques de pratiques commerciales inéquitables. La visite à Paris du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, n’a pas permis d’apaiser les tensions, malgré les interventions répétées de la France pour défendre ses intérêts.

Avec 1,4 milliard d’euros d’exportations annuelles, la Chine représente un débouché crucial pour la filière viticole française. Les professionnels redoutent désormais un effet domino, tandis que Bruxelles et Pékin semblent s’enliser dans une escalade de mesures protectionnistes.

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