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La Belgique hantée par les vestiges explosifs de 14-18

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Plus d’un siècle après l’armistice, les champs belges continuent de livrer chaque année des tonnes d’obus et de grenades, rappel tragique des combats passés.

Dans les plaines flamandes, autour d’Ypres, la terre n’a pas fini de rendre les stigmates de la Grande Guerre. Des équipes spécialisées parcourent quotidiennement cette région autrefois déchirée par les tranchées pour récupérer des munitions rouillées mais toujours dangereuses. Artillerie britannique, grenades allemandes ou mortiers français – ces vestiges métalliques émergent régulièrement lors des labours ou des travaux de construction.

Le service de déminage belge intervient sur plus de 2 000 signalements par an. Chaque engin est expertisé : certains, encore chargés, doivent être détruits sous contrôle, tandis que d’autres révèlent des risques chimiques insidieux. Le phosphore, l’ypérite ou l’arsenic contenus dans certaines armes imposent des précautions extrêmes, avec recours à la radiographie ou à des analyses poussées.

Cette menace persistante témoigne de l’intensité des combats qui ont ravagé la région entre 1914 et 1918. Contrairement à la Seconde Guerre mondiale, marquée par des bombardements ponctuels, le front stagnant de la Première Guerre a saturé les sols de projectiles. Aujourd’hui, près de 60 % des munitions exhumées conservent leur potentiel explosif, et des dizaines de tonnes sont neutralisées annuellement.

L’expertise belge en la matière dépasse désormais les frontières, avec des interventions jusqu’en Norvège ou aux Pays-Bas. Mais sur place, pour les agriculteurs et les riverains, ces découvertes restent un rappel poignant : sous leurs pieds, l’histoire n’est jamais tout à fait enterrée.

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