Culture
Hiroshima : quand l’art donne une voix aux survivants de l’horreur atomique
À travers des toiles vibrantes, des lycéens japonais transforment les récits des hibakusha en héritage visuel pour les générations futures.
Dans un atelier du lycée Motomachi à Hiroshima, des pinceaux chargés d’émotion redonnent vie aux souvenirs les plus douloureux du 20e siècle. Depuis deux décennies, les élèves de cet établissement recueillent les témoignages des survivants du bombardement atomique de 1945 pour les immortaliser en peintures. Parmi ces œuvres récemment dévoilées, l’une d’elles capture un moment-clé de la vie de Masaki Hironaka : à cinq ans, serrant la main de sa mère tandis qu’ils traversaient une ville en cendres, quatre jours après l’explosion.
Le projet, soutenu par le Mémorial de la paix d’Hiroshima, a déjà produit plus de 200 tableaux. Chaque toile naît de longs échanges entre les survivants et les jeunes artistes. Hana Takasago, 17 ans, a ainsi repensé sa composition à plusieurs reprises après les remarques de M. Hironaka. « Il fallait montrer le poids invisible qui écrasait sa mère », explique-t-elle. Pour Yumeko Onoue, 16 ans, le défi consistait à restituer avec justesse les détails oubliés, comme ces potirons souillés par les retombées radioactives.
Certaines scènes, comme des corps décharnés cherchant désespérément de l’eau, ont profondément marqué les élèves. Mei Honda, 18 ans, avoue avoir été submergée par l’horreur en peignant une victime aux chairs calcinées. « J’ai compris que ces images devaient être vues, même si c’est insupportable », confie-t-elle.
Avec une moyenne d’âge de 86 ans parmi les hibakusha encore en vie, ce travail de mémoire prend une urgence particulière. « Bientôt, il ne restera plus que nos tableaux pour raconter leur histoire », souligne Aoi Fukumoto, ancienne élève engagée dans le projet. Pour Hana, cette immersion a transformé sa perception : « Avant, Hiroshima était un chapitre dans les manuels. Maintenant, c’est une blessure qui ne peut plus être ignorée. »
Ces toiles, exposées dans divers lieux de la ville, ne se contentent pas de documenter l’histoire. Elles en deviennent les gardiennes, assurant que le message des survivants – un appel à la paix et à la vigilance – résonne bien au-delà de leur disparition.
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